Le spécialiste de l'identité numérique s'octroie 10% à 35,365 euros à 10h23 à la Bourse de Paris, menant de loin les hausses de l'indice SBF120.

Le titre cède toutefois encore près de 36% depuis le début de l'année, les investisseurs ayant été échaudés par les abaissements successifs de l'objectif de bénéfice opérationnel pour 2017, ramené en juillet à 293-323 millions d'euros contre plus de 660 millions au départ.

"Il n'y a pas de mauvaise surprise dans cette publication, le troisième trimestre est même rassurant quant à la capacité du groupe à atteindre son objectif annuel", écrit dans une note Bryan Garnier.

"Le rapport risque/bénéfice devient maintenant acceptable", poursuit l'intermédiaire qui revient ainsi à "neutre" au lieu de "vendre", tout en notant que la visibilité reste limitée.

Gemalto reste en effet prisonnier d'un marché de la carte SIM encore volatil, dissuadant son PDG Philippe Vallée de fournir des perspectives pour 2018.

La montée en puissance de l'e-SIM, intégrée dans des équipements mobiles, oblige les opérateurs télécoms à investir dans de nouveaux logiciels alors que les ventes restent encore limitées par rapport aux SIM amovibles traditionnelles.

De même, la normalisation du secteur américain de la carte bancaire, qui représente près d'un quart du marché mondial, devrait rester "lente" et se poursuivre début 2018.

Les Etats-Unis ont adopté tardivement la carte à puce et la taille et la fragmentation du marché du paiement dans le pays ont provoqué une accumulation de stocks inédite. Ce n'est qu'une fois ces stocks résorbés que le marché américain redeviendra prévisible, évoluant en fonction du remplacement des cartes expirées ou perdues.

NE PLUS DÉCEVOIR

"La première de nos priorités est de délivrer notre perspective parce que nous avons déçu à plusieurs reprises et ce qui est très important pour moi est de ne plus décevoir", a dit Philippe Vallée à des journalistes.

Le PDG de Gemalto depuis septembre 2016, qui présentera en mars ses objectifs 2018, souligne que la nécessité de stabiliser ses performances actuelles justifie le report de la présentation du plan initialement prévue pour la fin de cette année.

"Nous ne sommes pas dans le flou par rapport à nos perspectives stratégiques", a dit Philippe Vallée. "Nous avons des idées relativement précises de ce que nous avons envie de faire, c’est ça le plan de bataille".

Idemia (ex-OT-Morpho), issu du rachat du pôle identité et sécurité de Safran par Oberthur Technologies (OT), a annoncé fin septembre qu'il comptait profiter de la forte expansion attendue du marché de l'identification et de l'authentification, disant viser une introduction en Bourse d'ici deux ou trois ans.

(Avec Véronique Tison et Laetitia Volga, édité par x)

par Cyril Altmeyer