Le spécialiste de la sécurité numérique accuse la plus forte baisse du SBF120 à 11h05, cédant -4,44% à 43,38 euros après une évolution très volatile.

"La visibilité n'est franchement pas bonne du tout, le "groupe navigue à vue", note Richard-Maxime Beaudoux, analyste chez Bryan Garnier, une impression qu'il juge confirmée par le report du plan, à l'origine prévu au second semestre.

"Dès qu'ils vont l'annoncer, il est fort possible que les ventes à découvert se reconstituent", ajoute-t-il.

Les investisseurs ont été échaudés par les abaissements successifs de l'objectif de bénéfice opérationnel pour 2017, ramené le 21 juillet à 293-323 millions d'euros contre plus de 660 millions au départ.

Cela s'est traduit par une chute de plus de 16% de l'action depuis le premier warning le 28 octobre 2016.

Philippe Vallée, arrivée à la direction générale de Gemalto il y a tout juste un an, a dit à des journalistes entrevoir une normalisation du marché des cartes bancaires aux Etats-Unis au cours des prochains trimestres, mais pas d'amélioration sur le marché de la carte SIM.

Les Etats-Unis ont adopté tardivement la carte à puce et la taille et la fragmentation du marché du paiement dans le pays ont provoqué une accumulation de stocks inédite. Ce n'est qu'une fois ces stocks résorbés que le marché américain redeviendra prévisible, évoluant en fonction du remplacement des cartes expirées ou perdues.

POURSUITE DE LA CHUTE DANS LES SIM ET LE PAIEMENT

Gemalto prévoit une stagnation son chiffre d'affaires au second semestre - après une baisse de 8% à taux de change constants à 1,393 milliard d'euros.

Philippe Vallée a dit se baser sur une hypothèse "relativement agressive" de nouvelles chutes de 15 à 20% à la fois du marché de la carte SIM et de l'activité de paiement au second semestre.

Le groupe compte au second semestre sur une hausse de son chiffre d'affaires pouvant aller jusqu'à 5% dans les programmes gouvernementaux, à un rythme un peu supérieur pour ses services aux entreprises et une croissance supérieure à 10% dans l'internet des objets, a précisé Philippe Vallée.

"Le management est plutôt en ligne avec ce qu'il est logique de penser sur la SIM et le paiement au S2", explique Richard-Maxime Beaudoux.

"Par contre, encore une fois, ils jettent une pièce en l'air en espérant que les autres business vont compenser, avec 3M IMB, ce qui n'est clairement pas gagné", ajoute-t-il, faisant référence à la division de gestion d'identité 3M acquise en mai dernier.

Au premier semestre, le bénéfice opérationnel a chuté de 46% à 93 millions d'euros, une variation conforme au warning de juillet.

Gemalto avait alors annoncé une charge de dépréciation des écarts d'acquisition de 425 millions d'euros pour prendre en compte la dégradation des perspectives du marché des cartes SIM amovibles, dont le chiffre d'affaires a baissé plus fortement que prévu.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer