Paris (awp/afp) - Thierry Breton, PDG du groupe informatique Atos, qui a lancé une offre sur Gemalto, envisage d'intégrer l'ensemble des 15.000 salariés du spécialiste des cartes à puce en cas de succès de l'opération, a-t-il indiqué mardi.

"On saura intégrer tout le monde, on a besoin d'acquérir des compétences et il est difficile de les garder", dans le secteur des technologies de l'information, a expliqué le responsable à des journalistes.

Les salariés de Gemalto, "ce sont 15.000 individus que l'on veut garder", a renchéri Thierry Breton en rappelant que les précédentes acquisitions par Atos de Bull et d'une filiale de Siemens n'avaient pas débouché sur des plans sociaux.

Gemalto, dans une passe difficile, a annoncé fin novembre la suppression de 288 emplois, soit près de 10% de ses effectifs en France.

Deux à trois cents salariés de Gemalto se sont rassemblés mardi matin à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) devant l'un des trois sites de production du groupe, pour dénoncer ce plan social annoncé juste avant l'offre d'acquisition présentée le 28 novembre.

Atos a rendu publique lundi soir son offre d'achat de 4,3 milliards d'euros sur Gemalto afin de créer "un leader mondial en cybersécurité, technologies et services numériques".

Prenant acte dans un communiqué de l'offre de rachat "non sollicitée et conditionnelle" d'Atos, Gemalto a indiqué mardi qu'il prendrait position d'ici le 15 décembre.

L'offre d'Atos est "très amicale mais très déterminée", a souligné Thierry Breton.

Il a laissé entendre que le groupe, qui a six semaines pour déposer une offre formelle d'acquisition, ne renoncerait pas à ses projets en cas de refus de la direction de Gemalto. L'OPA deviendrait alors inamicale.

Le groupe de Thierry Breton est confiant sur le fait que l'acquisition ne rencontrerait pas d'obstacles réglementaires puisqu'elle ne devrait pas poser de problème de concurrence sur ses différents marchés.

Atos, qui peut mobiliser quelque 400 millions d'euros de sa trésorerie, et devrait emprunter le reste, estime avoir la capacité de rembourser en deux ans cette opération.

Le groupe pourrait aussi dégager de nouveaux financements en introduisant en Bourse ses activités de cybersécurité qui représentent à présent un chiffre d'affaires annuel de quelque 1,5 milliard d'euros.

"On décidera peut-être de coter notre activité de cybersécurité, on a montré que l'on savait le faire avec Worldline", la filiale de paiement d'Atos, a noté Thierry Breton.

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