[ajoute réactions syndicales]

Paris (AFP) --La France sera épargnée par le plan de suppression de 12.000 emplois à travers le monde annoncé jeudi par le conglomérat américain General Electric dans sa branche énergie, GE Power, ont indiqué des sources concordantes, les syndicats se déclarant néanmoins inquiets.

La majorité de ces coupes se fera hors des Etats-Unis et touche aussi bien les personnels spécialisés que les services de production, a indiqué dans un communiqué le conglomérat industriel américain.

De source syndicale, 4.500 postes seront supprimés en Europe.

Mais la France ne sera pas concernée, ont indiqué des sources concordantes à l'AFP.

"La France semble épargnée par ces mesures, mais il ne faut pas oublier la suppression de 345 emplois chez GE Hydro de Grenoble ainsi que des centaines de contrats de prestation", a réagi la CFE-CGC dans un communiqué.

Et pour la CFE-CGC, la "protection" de l'engagement de General Electric de créer 1.000 emplois nets en France d'ici fin 2018, qui "épargne pour le moment les unités françaises (...) n'opèrera plus après" cette date.

"Du fait de la structure mondialisée, les réductions d'emplois dans de nombreux pays européens (Allemagne, Suisse, Royaume-Uni etc.. ) vont générer une désorganisation qui aura un impact négatif sur nos activités en France et dans le reste du monde ", explique le syndicat qui dénonce "l'absence de stratégie industrielle" de GE "pour privilégier sa vision financière à court terme".

"John Flannery le CEO de GE a déclaré 'Alstom s'est révélé très décevant'. Les salariés lui répondent que GE n'est pas à la hauteur !", conclut-il.

Pour la CFDT aussi "il y aura forcément des répercussions", estime un de ses représentants en citant notamment "le transport de l'énergie réparti sur plusieurs pays".

"Il ne faudrait pas qu'on se retrouve avec un nouveau PSE majeur en 2019 car GE n'a pas de politique industrielle et n'assume pas ses responsabilités d'agent majeur de l'énergie", ajoute la même source.

Ce syndicat réclame une "implication réelle de l'Etat français", une "table ronde avec tous les acteurs de l'énergie", une "transparence" sur l'engagement en cours de GE et "la négociation d'un nouvel accord GE/Etat" pour la période post-2018.

En rachetant en 2015 le pôle énergie d'Alstom, GE avait promis de créer 1.000 emplois nets dans le pays d'ici fin 2018. En novembre, le solde était négatif de 590 postes, selon le président PS de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la politique industrielle de l'Etat, qui a auditionné mercredi des syndicats.

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a plusieurs fois dit ces derniers mois que le conglomérat américain devrait tenir ses engagements en termes de créations d'emplois.

La Suisse, l'Allemagne et le Royaume-Uni font en revanche partie des pays affectés.

Environ 1.100 emplois seront supprimés sur deux sites de production en Angleterre. En Allemagne, 1.600 postes vont être touchés, soit 16% des effectifs du groupe américain dans le pays.

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