New York (awp/afp) - General Electric (GE) s'est montré mercredi optimiste pour 2018, après avoir clôturé l'année 2017 par une perte de 6,2 milliards de dollars due à de grosses charges et des difficultés continues dans sa division Energie comprenant le fleuron français Alstom.

Le co-fabricant du moteur d'avion de nouvelle génération Leap a néanmoins révélé, lors d'une conférence téléphonique, que le gendarme de la Bourse, la SEC, avait ouvert une enquête sur ses pratiques comptables, une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le groupe en pleine restructuration.

"Nous avons été informés par la SEC qu'elle enquêtait sur le processus ayant conduit à une augmentation des réserves dans l'assurance et à la charge inscrite (dans les comptes du) quatrième trimestre", a déclaré la directrice financière Jamie Miller.

"Nous coopérons entièrement avec l'enquête qui est à un stade préliminaire", a ajouté la dirigeante.

Ces dernières informations affectaient le titre à Wall Street: il perdait 0,11% à 16,87 dollars vers 15H25 GMT, après avoir gagné plus de 2% en début des échanges.

Les marchés financiers ont en effet salué les progrès réalisés dans le cadre de la cure d'austérité du groupe (12.000 suppressions d'emplois notamment) et l'optimisme affiché par la direction dans la publication des résultats trimestriel et annuels.

"Le (niveau de la) trésorerie était au-dessus de nos attentes (...) est en train de s'améliorer", a notamment déclaré le PDG John Flannery, évoquant le chiffre de 2,5 milliards de dollars de plus que ce qui était anticipé.

Il a ensuite confirmé l'objectif financier pour l'année en cours d'un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord pour ce qui est de la rentabilité, compris entre 1 et 1,07 dollar. Les analystes financiers anticipent, eux, 1 dollar.

Cet optimisme s'explique par une solide demande pour les technologies et équipements destinés aux industries pétrolière et médicale et à un carnet de commandes garni pour ses moteurs d'avions.

- L'énergie toujours en panne -

Ces annonces sont de nature à apaiser les craintes sur la rémunération prochaine des actionnaires, après que GE eut divisé par deux son dividende en novembre, une première depuis la crise financière.

La banque JPMorgan estime que M. Flannery a écarté momentanément le "scénario Armageddon", qui serait un démembrement de l'entreprise.

GE, fondé il y a 125 ans, avait en effet envoyé une onde de choc la semaine dernière à Wall Street en disant réfléchir à une possible scission pour donner leur indépendance à des activités traversant une mauvaise passe.

En attendant, GE a terminé l'année 2017 dans le rouge.

La perte nette est de 9,83 milliards de dollars au quatrième trimestre 2017 et de 6,2 milliards sur l'ensemble de l'année. L'entreprise avait dégagé un bénéfice net de 3,5 milliards au quatrième trimestre 2016 et de 8,2 milliards pour l'ensemble de l'exercice.

La société, inventrice de l'ampoule électrique et de la lampe à fluorescence, a inscrit dans ses comptes trimestriel et annuel une charge de 6,2 milliards de dollars liée à ses activités dans l'assurance, une provision de 1,1 milliard pour des dépréciations d'actifs dans sa division pétrole et gaz et une charge de 3,5 milliards due à la nouvelle législation fiscale aux Etats-Unis dont des mesures incitent les grandes entreprises à rapatrier les bénéfices accumulés hors des frontières américaines.

C'est la première charge qui est dans le viseur de la SEC, selon GE, ainsi que des réserves de 15 milliards de dollars sur sept ans que constituerait la filiale d'assurance-vie et d'assurance-maladie NALH (North American Life and Health).

En excluant ces charges, la performance de GE est quand même en deçà des attentes des marchés financiers. Le bénéfice par action ajusté est par exemple ressorti au quatrième trimestre à 27 cents contre 29 cents anticipés par les analystes.

Plombé par les branches énergie, transport et électricité, le chiffre d'affaires a reculé, de 5,1% à 31,40 milliards de dollars sur le trimestre sous revue et de 1,3% à 122,09 milliards sur l'année.

GE Power, première division du groupe et représentant 29,5% du chiffre d'affaires total en 2017, reste affecté par le ralentissement des marchés de l'énergie traditionnelle, notamment le gaz et le charbon qui va se poursuivre, selon GE.

afp/rp