Spencer Jakab,

The Wall Street Journal

New York (Agefi-Dow Jones)--Pour la première fois depuis des mois, une annonce de General Electric n'a pas été désastreuse.

Pourtant, le rebond vendredi du cours du conglomérat dans la tourmente n'a ramené l'action qu'à son niveau du milieu du mois dernier. Et il faut se rappeler qu'il y a tout juste trois ans, les investisseurs avaient salué la décision radicale du géant industriel de se délester de GE Capital et ses projets d'un retour de 90 milliards de dollars aux actionnaires d'ici à la fin 2018. En réalité, les actionnaires n'ont reçu que 50 milliards de dollars, le double de la perte de capitalisation boursière de GE.

Le fait que GE n'a pas supprimé le solde de son dividende, a fait mieux que le consensus des analystes au niveau du résultat par action au premier trimestre et a même confirmé son objectif d'un résultat ajusté par action de 1 à 1,07 dollar pour l'exercice 2018 constitue une série de bonnes nouvelles par comparaison aux attentes réajustées du marché.

L'autre aspect très favorable de la publication de vendredi a été l'absence de mauvaise nouvelle sur GE Capital, l'absence de nouveaux éléments concernant les enquêtes sur les comptes de l'entreprise et le fait que le groupe n'a pas désespérément tenté de lever des capitaux frais. Avec 20 milliards de dollars de cessions d'actifs en cours et un flux de trésorerie disponible ajusté attendu entre 6 et 7 milliards de dollars pour les activités industrielles, une crise de liquidités semble de moins en moins probable.

Les investisseurs en étaient presque euphoriques vendredi, le titre s'étant adjugé 3,9% à 14,54 dollars.

Des problèmes persistants chez GE Capital et GE Power

Cependant, il faut regarder la réalité en face : GE est loin d'être en forme. Les problèmes que rencontrent GE Capital et GE Power ne sont toujours pas réglés et les antécédents du groupe en matière de vente d'actifs ne sont pas impressionnants. Outre le succès des cessions d'actifs, la meilleure preuve de l'efficacité du plan de redressement du nouveau PDG John Flannery serait une meilleure conversion par la division énergétique, la plus importante de GE en termes de chiffre d'affaires, des actifs liés à des contrats en numéraire. Mais les signaux en ce sens ont été maigres vendredi et le groupe a relevé que le marché de l'énergie "continue d'être exigeant et difficile à prévoir".

En l'absence d'indications sur la date éventuelle d'un redressement de cette division, l'hypothèse la plus sûre est de jauger la juste valeur de GE sur ses niveaux de rentabilité actuels. En appliquant les multiples de bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) du secteur à chacune des cinq principales branches industrielles de GE et en ajoutant les prix du marché pour les 62,5% que le groupe détient dans sa division de services pétroliers, il n'existe aucune raison de pousser le cours de l'action au-dessus de 15 dollars. Ce calcul présume d'une valeur à zéro pour GE Capital, ce qui, même si cela parait sévère, est mieux que ce que craignent certains.

Les résultats de vendredi ont peut-être été vivifiants, mais l'obstacle franchi par GE était très bas. Le plus dur reste à venir et le labeur s'annonce long et périlleux.

-Spencer Jakab, The Wall Street Journal (Version française Alice Doré) ed: VLV

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