GE a confirmé son objectif de bénéfice par action (BPA) ajusté pour l'ensemble de l'année, dans une fourchette de 1,00 à 1,07 dollar par action, mais a revu en baisse son objectif de génération de trésorerie libre sur l'année de six milliards de dollars, contre une fourchette de 6 à 7 milliards auparavant.

L'action du conglomérat américain recule de 4,58% à 13,10 dollars vers 15h20 GMT, parmi les plus nets replis du S&P-500, alors que son indice sectoriel est stable.

Ce nouvel objectif de "cash flow" crée le doute sur la capacité du groupe à atteindre son objectif de bénéfice 2018. Bien que GE ait confirmé cette prévision, de nombreux analystes la jugent irréaliste ont abaissé leurs estimations de résultats annuels après les mauvaises performances du premier trimestre.

"Nos clients nous appellent pour nous demander comment la société pourra réaliser son objectif de BPA tout en abaissant son objectif de génération de trésorerie libre", écrit l'analyste de JPMorgan, Stephen Tusa, dans une note.

Il y a dix ans et demi, GE était la plus grosse capitalisation mondiale. Mais le groupe a perdu du terrain sur plusieurs de ses marchés importants ces dernières années et une diversification dans les services financiers l'a plongé dans la crise financière mondiale en 2008.

GE a annoncé en juin un projet très attendu de scission sa division santé et la vente de sa filiale de services pétroliers Baker Hughes pour se recentrer sur l'aéronautique, l'électricité et les énergies renouvelables.

Le groupe est sorti du Dow Jones le 26 juin, alors qu'il y était depuis 1907, après avoir vu sa valeur boursière divisée par plus de deux en un an et demi.

PERTES AGGRAVÉES CHEZ GE CAPITAL

Confrontée à la faiblesse de ses bénéfices et à des pressions pour un démantèlement, la société fondée il y a 126 ans réduit drastiquement ses coûts, vend des actifs et tente de renforcer son bilan sous l'impulsion de nouveaux dirigeants et d'un nouveau conseil d'administration

Le titre avait chuté de 49% sur les 12 derniers mois. Bien que les investisseurs soient encore intéressé par GE, beaucoup d'entre eux veulent voir les divisions électricité et financière (GE Capital) se stabiliser et même s'améliorer avant d'acheter de nouvelles actions, rapportent des analystes.

Les pertes ont continué à s'aggraver chez GE Capital, à 207 millions de dollars après une perte de 172 millions un an auparavant et le bénéfice de la division électricité a baissé de 58% à 421 millions de dollars, contre 994 millions un an plus tôt, en raison d'une chute des commandes de 26% à 7,4 milliards.

Le bénéfice, part du groupe, des activités poursuivies est ressorti à 736 millions de dollars (632 millions d'euros) sur la période avril-juin, soit 8 cents par action, contre 1,03 milliard, soit 12 cents par action, un an auparavant.

Sur une base ajustée, le BPA s'établit à 19 cents contre 21 cents un an auparavant et 17 cents attendus par le consensus Thomson Reuters I/B/E/S. Les analystes avaient abaissé leurs prévisions après des résultats décevants au premier trimestre.

Ils attendaient une génération de trésorerie plus élevée pour les convaincre que GE était en mesure d'atteindre son objectif de "free cash flow" de six à sept milliards de dollars.

La génération de flux de trésorerie libre des activités industrielles est passée dans le vert à 258 millions de dollars sur le trimestre, contre un "free cash flow" négatif de 1,7 milliards de dollars au premier trimestre.

Le chiffre d'affaires de GE a atteint 30,1 milliards de dollars sur la période contre 29,1 milliards un an auparavant et 29,31 milliards attendus par le consensus des analystes.

Le conglomérat, acheteur important de produits chinois, a estimé par ailleurs que les nouveaux droits de douanes élevés sur les importations en provenance de Chine pourraient augmenter ses coûts de 300 millions à 400 millions de dollars, avant la mise en place de mesures pour adoucir leur impact.

Baker Hughes, filiale parapétrolière du groupe, a publié pour sa part un bénéfice trimestriel légèrement inférieur aux attentes, du fait d'une baisse de ses ventes d'équipements, provoquant une baisse de 1,51% du titre vers 15h25 GMT. Son bénéfice par action ajusté est ressorti à 13 cents, en retrait d'un cent par rapport aux consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

(Bureau de Bangalore, Marc Joanny et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Alwyn Scott