* Le président US accueilli par le roi Salman à son arrivée

* Signature de gros contrats d'armement

* Le roi Salman s'est plaint de la Syrie

* Discours de Donald Trump sur l'islam attendu dimanche (Actualisé avec accord, détails, édité)

par Steve Holland et Jeff Mason

RYAD, 20 mai (Reuters) - Donald Trump a entamé samedi en Arabie saoudite son premier déplacement à l'étranger, une tournée diplomatique de neuf jours devant permettre de reléguer au second plan la crise politique à Washington, où les révélations s'enchaînent depuis le renvoi du patron du FBI le 9 mai.

Premier effet concret de cette visite, des accords représentant 350 milliards de dollars (312 milliards d'euros), dont un en matière d'armement de 110 milliards de dollars, ont été signés entres les deux pays alliés.

A sa descente d'Air Force One, le président des Etats-Unis a été accueilli par le roi Salman ben Abdelaziz. Le souverain wahhabite a échangé une poignée de main avec Melania Trump, l'épouse du président et a pris place dans leur véhicule.

L'accueil a été notoirement plus chaleureux que celui accordé l'an dernier à Barack Obama, le prédécesseur démocrate de Donald Trump, qui était considéré par le royaume sunnite comme trop conciliant avec l'Iran chiite, son grand ennemi régional, et trop hésitant sur le dossier syrien.

L'Arabie saoudite est la première escale d'une tournée qui conduira le promoteur immobilier devenu président en Israël et en Cisjordanie (22-23 mai), au Vatican (le 24), en Belgique pour un sommet de l'Otan et une rencontre avec Emmanuel Macron (le 25) puis en Sicile, pour le sommet du G7, les 26 et 27 mai.

Mais la tempête politique à Washington menace de se projeter comme une ombre portée sur sa tournée diplomatique.

La commission sénatoriale du Renseignement a annoncé vendredi que le directeur limogé du FBI, James Comey, avait accepté de témoigner lors d'une audience publique qui aura lieu fin mai ou début juin.

Et alors que Donald Trump se rendait à Ryad, le New York Times a rapporté que le président américain, recevant la semaine dernière le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kisliak, leur a déclaré que le limogeage de James Comey lui avait ôté "une grande pression" dans l'enquête sur une éventuelle implication de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016.

ÉCHANGE DE TWEETS

A Ryad, sur le tapis rouge puis dans un salon d'honneur de l'aéroport, le président Trump et le roi Salman ont semblé à leur aise, discutant par le biais d'une interprète.

Au palais royal d'al Yamama, le roi a décoré Donald Trump de la médaille roi Abdelaziz, la plus haute distinction civile.

On a entendu le roi se plaindre de la guerre en Syrie auprès de son hôte.

"La Syrie aussi était un des pays les plus avancés autrefois. Nous recrutions nos professeurs en Syrie. Ils servaient notre royaume. Malheureusement, eux aussi ont apporté la destruction à leur propre pays. Il suffit de quelques secondes pour détruire un pays (...)", a déclaré Salman.

La réponse de Donald Trump n'était pas audible.

Les deux chefs d'Etat ont échangé des tweets. Donald Trump a dit que c'était "formidable" d'être à Ryad. Le roi Salman a estimé pour sa part que la visite de Donald Trump renforcerait la coopération stratégique entre les deux pays.

DISCOURS SUR L'ISLAM

Après un banquet royal, les deux hommes ont eu un entretien privé avant de participer à une cérémonie de signature de plusieurs contrats, dont un accord géant de 110 milliards de dollars (90 milliards d'euros) sur l'acquisition d'armements américains.

Le conglomérat General Electric a annoncé, lui, avoir signé une série d'accords pour 15 milliards de dollars dans le cadre de la diversification de l'économie saoudienne hors du pétrole. De même, dans le cadre de la diversification, le groupe pétrolier Aramco devait conclure pour 50 milliards de dollars de contrats avec des entreprises américaines.

Le royaume a aussi conclu un contrat prévoyant l'assemblage de 150 hélicoptères sur son sol.

Donald Trump prononcera dimanche un discours sur l'islam dans lequel il devrait lancer un appel à l'union contre le radicalisme dans le monde musulman.

Selon l'agence américaine Associated Press, il devrait décrire à cette occasion une "bataille entre le bien et le mal".

Donald Trump, qui avait ciblé les musulmans pendant la campagne présidentielle de 2016, s'abstiendra de tout commentaire hostile à l'islam et ne mentionnera pas la question de la démocratie et des droits de l'homme, selon AP qui s'appuie sur une première version du discours, sujette à révision.

"Nous ne sommes pas là pour donner des leçons, dire aux autres peuples comment vivre, quoi faire ou qui être. Nous sommes là pour offrir un partenariat dans la construction d'un meilleur avenir pour nous tous", pourrait dire le président américain, à en croire ces extraits livrés par AP.

Donald Trump exhortera également les dirigeants arabes et musulmans à "chasser les terroristes de vos lieux de culte".

Le président américain rencontrera aussi les représentants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et déjeunera avec les dirigeants de plus de cinquante pays musulmans.

(Avec Sylvia Westall et Katie Paul à Ryad et Eric Walsh à Washington, Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)