New York (awp/afp) - General Electric (GE), affecté par ses paris mitigés dans l'énergie, pâtissait jeudi à Wall Street des interrogations sur son avenir après que la banque JPMorgan, jusque-là réservée, a fait part de ses doutes sur sa croissance.

Vers 17H00 GMT, l'action GE perdait 3,20% à 24,12 dollars dans un marché en léger recul.

Gurpreet Kaur, analyste chez JPMorgan, s'est dit "pessimiste" sur les efforts de redressement entrepris par GE et affirmé que l'action devrait évoluer normalement aux alentours de 22 dollars. M. Kaur estimait jusque-là que le titre valait 24 dollars.

"La croissance future est incertaine et vraiment en dessous de la moyenne", écrit l'expert dans une note, énumérant les points noirs, principalement l'énergie. Il estime par exemple que le rebond anticipé dans le pétrole sera "moindre qu'espéré", ce qui menace les dividendes à moins que le groupe ne cède des actifs.

John Flannery, patron depuis juin, a promis un plan stratégique en novembre, après le passage en revue du portefeuille des activités. Comme son prédécesseur Jeff Immelt, il examine différents moyens de réduire les coûts: il a déjà gelé les embauches et cherche à augmenter la part de la technologie dans les processus de production.

De nombreux analystes spéculent, eux, sur une possible scission du conglomérat, qui verrait les activités liées à l'énergie et celles tournées vers la santé prendre leur indépendance respective.

Depuis le début de l'année, le titre GE a perdu près de 24% de sa valeur en Bourse, alors que dans le même temps l'indice boursier S&P 500, qui réunit les 500 grandes entreprises cotées aux Etats-Unis, a gagné près de 10%.

GE paie le pari de Jeff Immelt de recentrer GE sur ses racines industrielles -- fabrication des turbines à gaz, centrales électriques, moteurs d'avions, équipements médicaux -- en rachetant par exemple le pôle énergie du fleuron français Alstom tout en cédant les actifs financiers qui avaient fait du groupe la cinquième institution financière américaine avant la crise financière de 2008.

La chute des prix du pétrole au printemps 2014 a jeté une ombre sur ces ambitions. La division pétrole et gaz, qui développe des équipements destinés au forage de puits pétroliers, à la prospection et la production d'hydrocarbures et à la construction de plateformes, aligne les déconvenues et plombe les bénéfices depuis trois ans.

afp/rp