New York (awp/afp) - Le conglomérat industriel américain General Electric a fait état jeudi de discussions avec son compatriote Baker Hughes, spécialiste des services para-pétroliers, en vue de "partenariats", mais a minimisé des rumeurs de presse sur un rachat.

"Nous sommes en discussions avec Baker Hughes sur d'éventuels partenariats", a déclaré GE dans un bref communiqué. "Même si rien n'est conclu, aucune de ces options ne comprend un achat pur et simple."

Ce communiqué intervenait peu après la publication dans la soirée d'un article du Wall Street Journal, selon lequel GE avait approché Baker Hughes, troisième groupe mondial de services pétroliers, en vue de l'acquérir.

Une telle acquisition serait une opération sans précédent pour GE, la valorisation de Baker Hughes représentant plus de 23 milliards de dollars, et accentuerait considérablement la présence dans le secteur pétrolier du conglomérat, actuellement en pleine mutation.

Or, c'est largement l'exposition à ce secteur de GE, engagé depuis plusieurs années dans un vaste recentrage dans le cadre du démantèlement de ses activités financières, qui a plombé les comptes du groupe au troisième trimestre avec un plongeon de son bénéfice.

Le groupe avait reconnu que "les défis persistent dans le secteur des ressources naturelles" ; il avait fait état d'une chute d'un quart du chiffre d'affaires et de moitié des bénéfices de sa division pétrole et gaz, qui fournit des équipements aux compagnies de prospection et de production d'hydrocarbures.

Dans les échanges électroniques d'après la clôture, GE, dont la valorisation représente près de 260 milliards de dollars, revenait proche de l'équilibre après initialement chuté lors des premières rumeurs sur un rachat de Baker Hughes.

Celui-ci, qui avait bondi de quelque 15% à la publication de l'article du WSJ, prenait encore plus de 7% après le communiqué de GE, les investisseurs semblant juger la situation de façon prometteuse pour le groupe para-pétrolier.

Baker Hughes, affecté comme ses concurrents par la déprime des cours du pétrole depuis deux ans, avait été au coeur d'un feuilleton à l'origine de beaucoup de spéculations chez les investisseurs, à la suite de son projet de fusion annoncé fin 2014 avec son plus gros concurrent Halliburton, numéro deux mondial du secteur derrière le franco-américain Schlumberger.

Les deux groupes ont dû renoncer au printemps dernier à ce projet d'une trentaine de milliards de dollars, face à l'opposition des autorités américaines de la concurrence.

Le rapprochement visait à réagir à la crise provoquée par la déprime des cours de l'or noir, qui pousse les grands groupes pétroliers à réduire leurs investissements et à faire pression sur leurs sous-traitants comme Halliburton et Baker Hughes pour qu'ils baissent leurs tarifs.

Plusieurs régulateurs se sont toutefois inquiétés de l'émergence d'un duopole qui contrôlerait la plus grosse part du marché, et d'un manque de concurrence risquant à terme de surenchérir les prix de l'énergie.

Comme Halliburton, Baker Hughes est spécialisé dans les services liés au forage ou à la construction des puits et plateformes de pétrole. Le groupe est notamment connu sur les marchés pour publier chaque vendredi un décompte du nombre de puits actifs en Amérique du Nord.

afp/jh