New York (awp/afp) - L'agence de notation Moody's a allongé mercredi la liste des mauvaises nouvelles entourant General Electric (GE), en avertissant qu'elle allait vraisemblablement dégrader sa note de solidité financière.

Si Moody's maintient pour le moment cette note à "A2", une des meilleures, elle en a révisé la perspective, l'abaissant à "négative", ce qui suggère qu'elle va être dégradée à moyen terme.

Cette décision "reflète les vents contraires supplémentaires pour redorer le profil d'emprunteur de GE après la mise de côté d'une réserve de 1,5 milliard de dollars en lien avec l'enquête du département de la Justice" (DoJ), explique l'agence de notation.

Elle fait remarquer qu'il n'y a aucune garantie qu'un accord sur le montant d'une amende ne dépasserait pas les 1,5 milliard de dollars provisionné par le conglomérat industriel. Il n'est d'ailleurs pas certain que GE parvienne à un accord à l'amiable avec le DoJ, avance encore Moody's.

GE a accusé une perte nette de 1,18 milliard de dollars au premier trimestre due à une charge de 1,5 milliard de dollars liée à cinq contentieux portant sur des produits financiers intégrant des prêts immobiliers. Ces crédits toxiques avaient été émis par WMC, une entreprise rachetée en 2004 mais revendue trois ans plus tard après de premiers signaux de la crise des "subprime".

Les négociations sont en cours avec le ministère de la Justice.

Moody's n'exclut pas de relever la note mais pour cela GE devrait améliorer sa rentabilité et ses flux de trésorerie disponible, indicateur permettant de mesurer la capacité d'une entreprise à choyer ses actionnaires via des programmes de rachats d'actions et des distributions de dividendes.

A Wall Street, le titre GE dévissait de 4,56% à 14,02 dollars vers 19H40 GMT.

Ces mauvaises nouvelles sont intervenues alors que le groupe tenait mercredi son assemblée générale annuelle au cours de laquelle le PDG John Flannery a été chahuté.

M. Flannery a promis de présenter un plan stratégique sur trois ans au conseil d'administration fin juin pour relancer GE, affecté par le ralentissement des marchés de l'énergie traditionnelle, notamment le gaz et le charbon.

En attendant, il poursuit l'exécution du plan de restructuration, présenté en novembre dernier et prévoyant 20 milliards de dollars de cessions d'actifs.

GE envisage de trouver des repreneurs pour ses activités d'éclairage aux Etats-Unis et sa division Transport, qui fabrique des locomotives et des systèmes de signalisation, d'ici la fin de l'année. Cette dernière activité a réalisé des revenus de 4,2 milliards de dollars l'an dernier.

afp/rp