La BCE a lancé jeudi un programme de rachats d'obligations d'Etat qui lui permettra d'injecter des centaines de milliards d'euros dans le système financier de la zone euro pour tenter de relancer le crédit et l'activité.

Ceci étant à présent connu, ce sont les résultats de sociétés qui seront sans doute la principale force motrice du marché dans les semaines qui viennent. Plusieurs poids lourds ont déjà publié des comptes mitigés, le chiffre d'affaires surtout faisant souci.

Néanmoins, pour Gordon Charlop (Rosenblatt Securities), la séance du jour ne remet pas en cause une tendance de fond qui reste haussière. "Les corrections et la volatilité seront un peu plus prononcées, un peu plus spectaculaires, mais la tendance reste ce qu'elle est".

L'indice Dow Jones a perdu 141,38 points (0,79%) à 14.672,60. Le S&P-500 a cédé 11,33 points (0,55%) à 2.051,82. Le Nasdaq Composite a gagné 7,48 points (0,16%) à 4.757,88. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow gagne 0,9%, le S&P 1,6% et le Nasdaq 2,7%, premiers gains hebdomadaires en quatre semaines.

L'indice des valeurs des matières premières a cédé 1,6%, plus forte perte des 10 premiers indices sectoriels de l'indice S&P-500, Goldman Sachs ayant réduit ses objectifs de cours sur diverses minières. La banque d'investissement a par ailleurs sabré ses prévisions de cours pour l'aluminium, le cuivre et le nickel.

Aux valeurs, United Parcel Service a annoncé que son bénéfice par action trimestriel serait inférieur aux attentes du marché comme à sa propre prévision. L'action a perdu près de 10% à 102,93 dollars.

Deux valeurs du Dow Jones ont pareillement fait état de performances pas tout à fait satisfaisantes.

McDonald's a annoncé une baisse moins forte qu'attendu de ses ventes à données comparables au quatrième trimestre mais présenté pour 2015 son plus faible budget d'investissement depuis cinq ans.

General Electric a vu ses ventes fléchir dans le pétrole et le gaz mais globalement son bénéfice a augmenté.

McDonald's a cédé 1,5% à 89,56 dollars mais GE a pris 0,8% à 24,48 dollars.

"Les résultats sont un peu mitigés ce trimestre", observe David Lafferty (Natixis Global Asser Management). "Les valorisations du marché sont correctes, pas plus, et il faut s'assurer que les effets de change ont été bien pris en compte car ils seront vraiment un facteur négatif pour les multinationales".

Sur les 18% des sociétés du S&P-500 qui ont déjà rendu publics leurs comptes, 72,2% ont battu le consensus, proportion ramenée à 54,4% lorsqu'on considère le chiffre d'affaires, selon des données de Thomson Reuters. La moyenne à long terme est de 63% pour le bénéfice et de 61% pour le C.A.

BAISSE DE L'EURO

Le rally de jeudi a porté le S&P-500 au-dessus de sa moyenne mobile de 50 jours, un indicateur de sa dynamique à court terme.

On dénombre 1.678 baisses contre 1.368 hausses sur le Nyse et 1.514 baisses contre 1.207 hausses sur le Nasdaq. Le volume d'affaires a représenté quelque 6,4 milliards de titres, selon BATS Global Markets, alors que la moyenne quotidienne depuis le début du mois est de 7,3 milliards.

Sur le marché des changes, l'euro a inscrit un nouveau plus bas de 11 ans contre le dollar, à 1,1115, conséquence du QE de la BCE, un plancher de 16 mois face au yen, à 130,91 et un nouveau plus bas de sept ans contre le sterling, à 72,295 pence.

L'euro est en baisse de plus de 7% depuis le début de l'année et pourrait enregistrer sa plus forte perte mensuelle depuis 2009, au plus fort de la crise financière. Face au dollar, il a cédé plus de 3% cette semaine.

Les rendements des Treasuries ont imité le comportement de leurs homologues européens, qui ont inscrit des plus bas records au lendemain du QE annoncé par la BCE. Les Treasuries sont attrayants dans la mesure où ils proposent des rendements nettement plus élevés que ceux des obligations européennes.

La courbe des rendements entre la note à 5 ans et l'emprunt à 30 ans s'est aplatie à 106,9 points de base contre 107,6 pdb jeudi soir.

Le marché obligataire attend maintenant l'annonce de politique monétaire que fera la Réserve fédérale le 28 janvier, au terme de deux jours de réunion.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Ryan Vlastelica et Lucas Iberico Lozada