Les prévisions présentées mercredi par le géant automobile américain contrastent avec celles, décevantes, annoncées deux jours plus tôt par son grand rival Ford.

GM avait précédemment annoncé ces objectifs pour le milieu de la décennie mais il a fourni un calendrier plus précis lors d'une journée investisseurs organisée sur son circuit d'essais près de Detroit.

L'action GM gagnait 2,72% à 32,81 dollars à Wall Street vers 16h05 GMT. Le titre est en baisse de plus de 20% depuis le début de l'année et se traite sous le prix de 33 dollars auquel il avait fait son retour en Bourse à l'automne 2010.

"GM s'efforce encore de faire ses preuves face aux investisseurs", commente Brian Sponheimer, analyste de Gabelli & Co. "Le fait qu'il soit assez confiant pour prévoir la rentabilité en Europe est prometteur mais c'est la mise en oeuvre par une équipe dirigeante qui n'a pas encore fait ses preuves qui sera décisive pour les investisseurs."

Le groupe a mis en avant les 178 lancements de nouveaux modèles ou nouvelles versions prévus sur la période 2015-2019 et il a souligné que d'éventuelles distributions de liquidités aux actionnaires se feraient principalement par le biais d'une augmentation du dividende.

GM a versé en mars son premier dividende depuis six ans et, au vu de sa trésorerie de 39 milliards de dollars, certains analystes espéraient le voir enchaîner avec un programme de rachat d'actions.

Contrairement à Ford, qui a réduit ses prévisions de bénéfice pour 2014, GM n'a pas communiqué sur l'exercice en cours. En juillet, le groupe avait dit être bien placé pour atteindre ou dépasser son objectif d'une amélioration modeste de son résultat opérationnel, qui avait été de 8,6 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) en 2013.

$14 MILLIARDS D'INVESTISSEMENTS PRÉVUS EN CHINE

En Amérique du Nord, GM vise une marge opérationnelle de 10% en 2016. L'objectif de marge pour l'Europe, a dit la directrice générale Mary Barra, prendra en compte des mesures pour limiter l'impact de la baisse du marché russe - un des facteurs à l'origine de la révision des prévisions de Ford.

Mary Barra a indiqué que le groupe s'en tenait à ses estimations pour le coût du fonds mis en place pour indemniser les victimes d'accidents liés à un défaut de bouton d'allumage auquel sont imputés au moins 23 décès. GM avait comptabilisé une charge de 400 millions de dollars pour ce fonds et fait savoir qu'il pourrait l'abonder de 200 millions supplémentaires.

Le constructeur continue de coopérer avec le département de la Justice qui enquête sur la façon dont il a traité cette affaire, a ajouté Mary Barra sans dire si cela pouvait déboucher sur des pénalités financières.

Pour cette année, et sans donner de chiffres pour l'ensemble du groupe, GM a dit attendre une perte "significative" pour ses Opérations internationales, qui excluent la Chine, et une perte marginale en Amérique latine. A plus long terme, le constructeur vise des marges autour de 5% dans ces deux régions.

En plus de ses prévisions pour l'Europe et l'Amérique du Nord, GM a dit viser des marges de l'ordre de 9 ou 10% vers 2020, contre 6,3% au deuxième trimestre 2014 (hors coûts du rappel).

Pour y parvenir, il va réduire le nombre de plates-formes de véhicules qui va passer de 14 en 2015 à 11 en 2020 puis quatre en 2025.

En Chine, GM s'attend à voir ses coentreprises maintenir des niveaux de marge nette de 9 à 10%. Le groupe de Detroit entend y investir 14 milliards de dollars d'ici 2018, avec l'ouverture de cinq usines d'assemblage et le lancement de 60 véhicules nouveaux ou rafraîchis. GM Financial, le bras financier de GM, va parallèlement s'implanter sur le marché chinois cette année.

(Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)

par Ben Klayman