Le constructeur automobile de Detroit a réalisé un bénéfice net de 2,87 milliards de dollars (2,61 milliards d'euros), soit 1,81 dollar par action, contre 1,1 milliard un an ou 67 cents par action un an plus tôt, sur un chiffre d'affaires en progression de 11% à 42,38 milliards de dollars.

En excluant une charge pour frais légaux de 100 millions de dollars, le résultat par action a atteint 1,86 dollar, dépassant le consensus pour le cinquième trimestre consécutif. Les analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S prévoyaient en moyenne un BPA de 1,52 dollar et un chiffre d'affaires de 38,91 milliards.

Pour l'ensemble de 2016, le numéro trois mondial de l'automobile anticipe désormais un bénéfice par action ajusté compris entre 5,50 et 6,00 dollars, au lieu d'une fourchette précédente de 5,25-5,75 dollars. Le consensus est actuellement à 5,65 dollars.

L'action GM a gagné jusqu'à 4,4% en début de séance à Wall Street après ces annonces, à un plus haut de trois mois de 32,87 dollars, mais elle a ensuite réduit ses gains alors que se profile un nouveau rappel de voitures dans l'affaire des airbags défectueux de l'équipementier Takata. Vers 17h10 GMT, le titre conserve un gain de 1,75% à 32,04 dollars.

Dans son communiqué de résultats, GM dit avoir livré 2,4 millions de véhicules dans le monde au cours du deuxième trimestre, un volume en baisse de 0,1% par rapport à la même période de 2015.

INQUIÉTUDES AUTOUR DU BREXIT

Le groupe a réalisé plus de 90% de son bénéfice imposable en Amérique du Nord, où sa marge bénéficiaire a progressé à 12,1% contre 10,5% un an plus tôt.

En Europe, il a réalisé son premier profit trimestriel depuis cinq ans mais averti que les perturbations de taux de change et de marché causées par la décision britannique de quitter l'Union européenne pourraient lui coûter 400 millions d'euros au deuxième semestre.

GM, qui possède les marques Opel et Vauxhall en Europe, n'exclut pas de nouvelles réductions de coûts pour compenser l'impact du Brexit, a déclaré le directeur financier Chuck Stevens, affirmant que "tout est sur la table."

Le groupe, a-t-il dit, conserve en attendant son objectif d'un retour à l'équilibre en Europe sur l'ensemble de l'année.

Les opérations au Moyen-Orient et en Asie, hors Chine, sont en revanche restées déficitaires et le trimestre s'est soldé par une perte de 300 millions de dollars pour les opérations internationales consolidées, contre une perte de 100 millions un an plus tôt. Chuck Stevens a dit que le constructeur revoyait ses projets d'investissement dans la région, y compris en Inde.

Le groupe a par ailleurs révélé qu'il avait dépensé 580 millions de dollars, en cash et en actions, pour acquérir en mars la start-up Cruise Automation, qui travaille sur un projet de voiture autonome. Ce prix pourra évoluer en fonction des performances atteintes, a noté le directeur financier.

Dans un avis financier, GM a indiqué qu'il pourrait être contraint par les autorités américaines de rappeler encore 4,3 millions de véhicules équipés d'airbags de Takata, pour un coût estimé à 550 millions de dollars, après en avoir déjà rappelé 2,5 millions en mai et juin.

(Véronique Tison pour le service français)

par Bernie Woodall et Joseph White