(Actualisé avec conseil d'entreprise, IG Metall)

HAMBOURG, 19 avril (Reuters) - Les représentants du personnel d'Opel craignent la suppression de la moitié des 1.800 emplois de l'usine d'Eisenach faute d'accord sur les conditions de travail avec PSA, propriétaire depuis juillet de l'ancienne filiale de General Motors.

Les représentants du conseil d'entreprise d'Opel et du syndicat IG Metall ont fait part de leur inquiétude jeudi au lendemain d'une prise de parole devant les salariés de Michael Lohscheller, le président du directoire de la marque allemande.

PSA a pour le moment exclu de ses projets d'investissements en Europe les usines allemandes d'Opel, dont Michael Lohscheller a souligné mercredi que certaines d'entre elles coûtaient deux fois plus cher à faire tourner que des sites de PSA en France.

Au centre des débats se trouve l'usine Opel d'Eisenach, dans le Land de Thuringe, qui emploie 1.800 personnes. L'avenir de ce site est en suspens après le rejet par les syndicats, lundi, des concessions salariales demandées par PSA en échange d'un investissement dans une ligne d'assemblage pour un nouveau modèle.

"Entre 700 et 1.000 emplois seront supprimés" avec la proposition actuelle, a déclaré jeudi à Reuters le président du conseil d'entreprise d'Opel, Wolfgang Schaefer-Klug.

"Cela équivaut à la moitié des emplois" de l'usine d'Eisenach, a-t-il ajouté devant le siège social d'Opel, à Rüsselsheim (Hesse).

Les syndicats veulent que PSA tienne les engagements pris au moment du rachat d'Opel l'année dernière.

"L'existence même d'Opel, ses emplois et ses usines sont en jeu", a affirmé à Reuters le représentant du puissant syndicat IG Metall.

"Jusqu'à présent, (le président du directoire de PSA Carlos) Tavares ne nous a rien proposé", a ajouté Rudolf Luz.

Lors de son intervention au siège d'Opel, Michael Lohscheller a dit que la rentabilité de la marque s'améliorait tout en ajoutant que "certaines de nos usines étaient deux fois plus chères que des usines PSA".

PSA, qui a finalisé l'an dernier le rachat d'Opel pour 2,6 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros), entend réduire les coûts de production élevés de la marque mais n'a encore enregistré aucune avancée sur ce front.

Il y a une semaine, Michael Lohscheller, en poste depuis juin 2017, a dit attendre un effort des syndicats pour améliorer la compétitivité du constructeur automobile allemand à l'occasion des prochaines négociations salariales qu'il qualifie de décisives pour l'avenir de la marque.

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté exhorté mercredi le constructeur français à respecter les engagements pris en matière de maintien des emplois lors du rachat d'Opel, donnant une tournure politique au conflit. (Jan Schwartz et Riham Alkousaa, Benoit Van Overstraeten et Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün et Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : General Motors Corporation, Peugeot