Genève (awp) - Le numéro un mondial des arômes et parfums Givaudan a enregistré au premier trimestre des ventes en hausse dans ses deux divisions. Le groupe de Vernier, qui a néanmoins manqué de peu les attentes du marché, a confirmé mardi ses objectifs à moyen terme.

"Givaudan a débuté l'année avec une bonne dynamique commerciale ainsi qu'un portefeuille de projets et de nouveaux contrats maintenus à un niveau élevé. Cette croissance solide a été obtenue dans tous les segments de produits et régions", a indiqué la société genevoise. Les récentes acquisitions du groupe, notamment Activ International et Vika en 2017, ont soutenu les ventes en début d'année.

Les recettes ont ainsi augmenté de 5,4% à 1,31 milliard de francs suisses entre janvier et mars. Hors effet des devises, des acquisitions et cessions, la progression a été ramenée à 5,0%, a détaillé Givaudan dans un communiqué. Dans la division Arômes, les ventes ont augmenté de 5,8% et dans l'unité Parfums de 4,9%.

La croissance dans les marchés émergents a été particulièrement solide, enregistrant une hausse de 6,0%, tandis que les marchés matures ont crû de 3,7%.

Les chiffres dévoilés par le leader mondial du secteur ont manqué de peu les attentes des analystes interrogés par AWP, qui tablaient sur des recettes de 1,34 milliard de francs suisses.

Par régions, Givaudan a réalisé une croissance organique des ventes de 7,7% en Amérique latine et de 1,5% en Amérique du Nord. En Asie-Pacifique, la progression a été de 1,5% et de 5,5% dans la zone englobant l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Afin de compenser la hausse du prix des matières premières, qui a été évaluée par la direction à environ 5% en début d'année, Givaudan a confirmé "mettre en oeuvre des augmentations de prix en collaboration avec ses clients".

La direction a confirmé ses objectifs à moyen terme (2015 à 2020), avec une croissance du chiffre d'affaires de 4% à 5% et un flux de trésorerie disponible de 12% à 17% des recettes. La politique actuelle en matière de dividende doit être conservée.

Le groupe a également réitéré les ambitions de son programme d'optimisation Givaudan Business Solutions (GBS). Sur la période de 2017 à 2020, ce programme occasionnera des coûts totaux de 170 millions de francs suisses, dont 41 millions cette année, mais devrait dégager à partir de 2020 des économies annuelles de 60 millions.

OBJECTIFS AMBITIEUX

Les acquisitions ciblées restent à l'ordre du jour pour "créer de la valeur". Dernière en date, Givaudan a annoncé fin mars le rachat du français Naturex pour 1,29 milliard d'euros.

Les investisseurs n'ont pas été rassurés par les données présentées par Givaudan, pointant notamment du doigt une performance inférieure aux attentes du marché. La nominative a lâché sur la séance 2,4% à 2156 francs suisses, pour terminer lanterne rouge d'un SMI en hausse de 0,79%.

Si la direction a assuré transmettre à ses clients les hausses de prix des matières premières, les analystes de Bernstein s'attendent à un "important décalage", se traduisant par une augmentation des coûts et une pression "substantielle" sur les marges en 2018.

Vontobel s'est par contre déclaré optimiste, estimant que le groupe verniolan conservait "des fondamentaux solides". Les hausses de prix devraient soutenir la performance financière des prochains trimestres.

Sur l'ensemble de l'année, Givaudan devrait dégager une croissance organique de 5,5%, même si cette projection demeure très optimiste au vu des chiffres présentés ce mardi, ont estimé les spécialistes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Les prix des matières premières et l'incendie d'une usine de BASF en Allemagne, important fournisseur de Givaudan, risquent par contre d'impacter la rentabilité et les marges devraient se replier. La ZKB a évalué ce repli au niveau du résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté à 80 points de base à 22,5% cette année.

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