Helen Thomas,

The Wall Street Journal

GlaxoSmithKline (GSK.LN) a publié mercredi des résultats du deuxième trimestre fort heureusement exempts de surprises déplaisantes. Cela relève de l'exploit pour le groupe pharmaceutique britannique: ces deux dernières années, Glaxo a fait face à une baisse des ventes aux Etats-Unis, un scandale en Chine et à des problèmes de production, tout étant plongé dans une intense réflexion sur les contours de son activité.

La nouvelle stratégie de Glaxo est aux antipodes des idées généralement admises dans ce secteur. Le laboratoire, piloté par son directeur général Andrew Witty, soutient que les pressions sur les prix des médicaments vont croître, même pour les produits innovants et spécialisés. Il discerne une opportunité de vendre des médicaments en plus gros volumes dans les pays en développement. Et le renforcement du groupe dans les vaccins et les produits de santé grand public grâce à son échange d'actifs avec Novartis confère, en parallèle, à Glaxo un portefeuille plus stable et robuste.

Une journée investisseurs capitale en novembre

Quelques problèmes persistent néanmoins. Malgré des investissements substantiels, avec des dépenses en R&D représentant environ 18% des ventes de médicaments et de vaccins au premier semestre, le portefeuille de produits en développement de Glaxo est perçu comme étant de moins bonne facture que ceux de certains concurrents. Le défi est de changer la donne à l'occasion de la journée investisseurs en novembre, où le laboratoire parlera de ses quarante nouveaux médicaments en développement.

L'activité de Glaxo ne paraît également pas suffisamment stable. Si le groupe a battu les prévisions de résultats du deuxième trimestre, celles-ci avaient diminué de 15% depuis avril. Son importante activité respiratoire reste sous pression aux Etats-Unis. Les ventes de nouveaux produits compensent cette faiblesse jusqu'à un certain point, mais demeurent limitées dans le contexte général, et sont trop dépendantes de deux traitements contre le VIH.

Concrétiser les projets de réorganisation

Enfin, il y a la tendance de Glaxo à se prendre les pieds dans le tapis. Le laboratoire a besoin de prouver qu'il est en mesure de concrétiser, de manière rapide et fiable, ses projets de réorganisation, qui visent à économiser 3 milliards de livres (4,3 milliards d'euros) de coûts annuels à horizon 2017. Pour véritablement retenir l'attention des investisseurs, Glaxo doit probablement démontrer qu'il est non seulement parti pour atteindre ses objectifs de marges pour 2020, mais pour les dépasser.

-Helen Thomas, The Wall Street Journal

(Version française Céline Fabre) ed/EC