Zurich (awp) - Le géant des matières premières Glencore a confirmé l'année dernière le mouvement de reprise esquissé en 2016, selon les résultats préliminaires publiés mercredi. Le groupe zougois a multiplié son bénéfice net par plus que quatre et veut continuer à rétribuer ses actionnaires. Les analystes accueillent une performance robuste, agrémentée d'une bonne surprise pour les propriétaires de parts dans la société de Baar.

Le bénéfice net s'est élevé à 5,78 mrd USD, en hausse de 319% sur un an. "Notre performance en 2017 est la plus forte de notre histoire, soutenue par notre activité de négoce et nos capacités de production", indique le directeur général (CEO) Ivan Glasenberg, cité dans le communiqué.

La performance a profité d'éléments exceptionnels pour un total de 269 mio USD, alors que ceux-ci avaient grevé la copie rendue pour 2016 de plus de 600 mio USD. Quelque 187 mio USD ont pu être économisés sur les charges fiscales, pour l'essentiel en raison de la réforme de l'impositions des entreprises adoptée aux Etats-Unis. Les gains sur désinvestissements se sont élevés à 1,31 mrd USD, contre moins d'un demi-milliard en 2016.

GÉNÉREUSE PART VARIABLE DU DIVIDENDE

Le conseil d'administration de Glencore propose de verser un dividende de 0,20 USD par action en deux tranches, pour une somme totale de 2,9 mrd. Une part variable de 1,9 mrd viendra ainsi s'additionner à la part fixe de 1 mrd USD déjà versée l'an dernier aux actionnaires au moment de la reprise de leur rémunération.

Le résultat d'exploitation (Ebit) ajusté s'est fixé à 8,55 mrd, plus que doublé en rythme annuel. M. Glasenberg souligne par ailleurs la hausse de 49% des fonds provenant de l'exploitation, à 11,56 mrd USD.

Le chiffre d'affaires total s'est élevé à 205,48 mrd USD, dont 181,83 mrd dans le négoce et 39,55 mrd dans les activités de production, contre 152,95 mrd un an plus tôt.

Au bilan, la valeur totale des actifs de Glencore s'élevait à fin décembre à 135,59 mrd USD. L'endettement a été réduit de 31% à 10,67 mrd, soit dans le bas de la fourchette de 10 à 16 mrd USD fixée par la direction.

Début février, le groupe avait fait un premier point sur 2017. La production de cuivre s'est effritée de 8% à 1,31 mio de tonnes. La production de nickel et de charbon a également reculé, alors que celle de zinc et de ferrochrome est restée stable. Les activités d'extraction de charbon se sont contractées de 3% à 121 mio de tonnes.

CRAINTES BALAYÉES

Le colosse zougois anticipe pour l'année en cours un flux de trésorerie disponible de 9,6 mrd USD sur un excédent brut d'exploitation de 19,7 mrd USD, sur la base des conditions de marché actuelles et du développement prévu de ses activités. L'excédent opérationnel du négoce doit s'établir dans le haut d'un fourchette de 2,2 à 3,2 mrd USD.

Les ambitions affichées par la direction à court terme déçoivent quelque peu les analystes de Morgan Stanley, qui suppute subséquemment sur une concession de rabais plus importante que prévu sur les prix du charbon. Goldman Sachs pour sa part salue le niveau inespéré de rémunérations des actionnaires, de même que l'élagage de l'endettement net.

La volée de chiffres dévoilée ce jour devrait améliorer la confiance des investisseurs dans le potentiel de Glencore, résume la Banque royale du Canada (RBC). L'établissement canadien redoutait notamment un alourdissement de l'endettement net, entraîné par une inflation des frais de roulement.

Sur la journée, la cotation primaire de Glencore s'est appréciée de 4,0% sur la place londonienne pour atteindre 399,67 GBp, dans un FTSE-100 en hausse de 0,48%.

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