Commodesk - Human Rights Watch (HRW), a publié, le 15 janvier, un rapport sur le travail forcé des ouvriers en Erythrée, employés par les compagnies minières.

En Erythrée, le service national était initialement conçu pour les hommes de 18 à 50 ans pour une durée de 18 mois. Depuis la guerre contre l'Ethiopie (1998-2000), il est imposé à tous les hommes et les femmes valides pour un temps illimité. Les érythréens doivent ainsi travailler pour l'armée ou des entreprises d'Etat notamment, des sociétés de construction. Si les travailleurs conscrits tentent de s'échapper ils risquent la prison et la torture.

Les minières étrangères qui viennent exploiter les gisements d'or, d'argent, de cuivre et de zinc en Erythrée sont quasiment obligés de travailler avec les entreprises de construction locales que HRW soupçonne d'employer des travailleurs forcés par le système de service national.

Nevsun, une entreprise canadienne, a été la première à s'implanter en Erythrée via sa mine de Bisha dont la production s'élevait à 379.000 onces d'or en 2011. Lors de la construction de la mine en 2008, Nevsun a engagé, sous pression du gouvernement selon ses explications, la société Segen Construction détenue par le parti au pouvoir. La compagnie canadienne assure que parmi ses employés actuels, aucun n'est un travailleur conscrit.

Depuis août 2012, trois nouvelles entreprises développent des projets dans le pays : l'australienne South Boulder Mines, la canadienne Sunridge Gold et la chinoise China SFECO. HRW leur demande de mener des travaux de vérification en matière de droits humains avant de lancer leurs projets.

L'Erythrée est un pays très fermé aux investissements étrangers, mais depuis quelques années le gouvernement incite les compagnies minières internationales à investir. 18 nouvelles entreprises explorent actuellement l'Erythrée à la recherche de gisements rentables.