Commodesk - L’attribution par le gouvernement français d’un permis d’exploitation pour une mine d’or en Guyane fait réagir les défenseurs de l’environnement. En décembre dernier, le ministère du Redressement productif a accordé un permis au minier français Rexma pour une surface de 10 kilomètres carrés.

La semaine dernière, la Fondation Nicolas-Hulot (FNH) a regretté cette décision, la jugeant totalement « incompréhensible ». Les parcelles concernées se trouvent en effet dans la zone d’adhésion du Parc amazonien de Guyane, un espace protégée.

Contacté par Commodesk, Jean-Jacques Blanchon, coordinateur biodiversité, agriculture et territoires à la FNH, estime que le gouvernement est allé « à l’encontre du droit français » puisque la protection des parcs nationaux limite l’exploitation minière dans ces espaces.

Le FNH craint que l’extraction d’or ne soit néfaste pour l’environnement et les populations locales, du fait des rejets de mercure. Les conséquences sanitaires et pour la faune pourraient être importantes.

La décision du ministère du Redressement productif a fait réagir des chercheurs en écologie, une dizaine d’entre eux ayant publié une lettre à destination d’Arnaud Montebourg. Ils estiment que l’orpaillage mettrait en danger la biodiversité et l’éco-tourisme en Guyane, l’un des piliers économique de la région.

Les élus locaux se mobilisent également. Le président de la Région Guyane et le maire de Saül, la commune concernée par l’activité minière, demandent des explications au gouvernement. Ils lui reprochent notamment d’avoir pris cette décision sans concertation avec les autorités locales. Enfin, le ministère de l’Ecologie aurait été mis devant le fait accompli, ne découvrant l’information que lors de sa publication dans le Journal Officiel, d’après le journal Le Monde.

Egalement contacté, le ministère du Redressement productif n’a pas donné suite aux questions de Commodesk. Mais mardi 15 janvier, il a annoncé que suite à la multitude de réactions provoquée par l’octroi du permis, Arnaud Montebourg acceptait de recevoir les élus et les associations écologistes, à une date qui n’a pas encore été définie. Parallèlement, un groupe de travail sera organisé avec les autres ministères concernés.