Paris (awp/afp) - L'Arabie saoudite a emprunté 12,5 milliards de dollars mercredi, réalisant ainsi la plus grosse émission de 2017 sur le marché de la dette des Etats, a annoncé mercredi à l'AFP la banque HSBC, qui faisait partie des établissements pilotant l'opération.

"Pour sa 3eme émission sur les marchés de capitaux internationaux", le Royaume d'Arabie saoudite "a réussi à lancer la plus importante émission souveraine syndiquée de l'année, démontrant l'appétit des investisseurs", a affirmé à l'AFP Jean-Marc Mercier, codirecteur de la division marchés de capitaux d'emprunt chez HSBC.

A la mi-octobre 2016, pour son premier emprunt sur le marché international, le Royaume avait inscrit d'emblée un record historique avec le plus gros emprunt syndiqué (emprunt placé auprès des investisseurs par plusieurs établissements bancaires, ndlr) jamais réalisé d'un montant de 17,5 milliards de dollars.

L'opération de mercredi se répartit sur trois échéances, mars 2023, mars 2028 et octobre 2047.

Pour les titres à échéances mars 2023, 3 milliards de dollars ont été levés, assortis d'un coupon (taux d'intérêt annuel) nominal de 2,875%, pour ceux à échéance 2028, le montant a été de 5 milliards à 3,625% et pour ceux à échéance octobre 2047 le montant s'est établi à 4,5 milliards à 4,625%, a précisé la banque britannique.

Le rendement effectif, c'est-à-dire l'intérêt annuel que paiera l'Arabie Saoudite sur l'ensemble du prêt, est de 3,009% à 5 ans, de 3,762% à 10 ans et de 4,663% à 30 ans.

A travers ce nouvel emprunt, "les investisseurs ont marqué ainsi leur confiance dans le plan stratégique +Vision 2030+ présenté par le royaume l'an dernier", a ajouté M. Mercier. Cinq établissements bancaires pilotaient cet emprunt syndiqué, à savoir GIB Capital, HSBC, Goldman Sachs, J.P. Morgan et MUFG.

Entre ces opérations géantes, le pays avait par ailleurs levé des montants moindres en émettant des obligations islamiques ou "sukuk".

Subissant de plein fouet le contrecoup de la faiblesse des cours du brut avec un déficit budgétaire de 87 milliards de dollars en 2016, le premier exportateur mondial de pétrole avait alors lancé un plan de diversification de son économie et des réformes pour renflouer ses caisses, dont cet emprunt international et des mesures d'austérité.

En 2017, l'Arabie saoudite se prépare de nouveau à un important déficit budgétaire pour la 4e année consécutive, de l'ordre de 53 milliards de dollars.

L'an dernier les recettes liées au pétrole ont atteint 89 milliards, un plus bas depuis 2004. Les autres recettes ont augmenté régulièrement grâce aux mesures prises par le Royaume pour atteindre 49,6 milliards l'an dernier.

afp/rp