Les analystes se demandent néanmoins si cette activité, la principale de la banque américaine, pourra conserver une telle santé éclatante à l'avenir. Ils s'inquiètent aussi de la hausse des coûts enregistrée sur les trois premiers mois de l'année.

Après une ouverture dans le vert, le titre perdait -1,078% vers 16h04 GMT à Wall Street, un des principaux freins à la progression de l'indice Dow Jones, qui gagnait tout de même 1,06% au même moment.

Le bénéfice net de Goldman Sachs a augmenté de 27% au premier trimestre, à 2,74 milliards de dollars (2,22 milliards d'euros), soit 6,95 dollars par action, alors que les analystes l'attendaient en moyenne à seulement 5,58 dollars, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le revenu global du trading a bondi de 30,5%. Après une période de calme prolongé en 2017, les marchés financiers mondiaux ont connu en février une brusque flambée de volatilité qui s'est à peine calmée en mars.

"Je crois qu'il y a une certaine inquiétude quant à la nature de ce résultat meilleur que prévu, qui a été (soutenu par) un trading actions fortement plus élevé, ce qui n'est probablement pas durable", dit Stephen Biggar, d'Argus Research.

Devin Ryan, de JMP Securities, relève en outre que Goldman Sachs "avait de loin la barre la plus basse en raison de sa mauvaise performance au premier trimestre 2017".

Même la hausse de 23% du revenu de l'activité de trading obligataire (FICC), en souffrance en 2017, ne semble pas totalement convaincre.

"Si le FICC s'est amélioré, il semble être modestement inférieur aux attentes qui avaient été relevées", dit Jason Goldberg, de Barclays.

LA BANQUE "PRUDEMMENT OPTIMISTE"

Les analystes observent aussi que les dépenses d'exploitation de Goldman Sachs ont augmenté de 21% au premier trimestre, à 6,62 milliards de dollars, et notamment de 14% pour les coûts non-salariaux, soit davantage que la plupart de leurs estimations.

Le produit net bancaire a grimpé de 25% à 10,04 milliards de dollars et les quatre divisions de la banque ont contribué à cette hausse.

Après les difficultés rencontrées par le trading obligataire l'an dernier, Goldman Sachs a défini un plan censé accroître son revenu de cinq milliards de dollars chaque année.

Ce plan consiste à développer son activité auprès des gérants d'actifs et d'autres banques, à élargir sa clientèle d'entreprises notamment sur les matières premières et les devises, à augmenter sa distribution de crédit et à embaucher plus de talents.

Le directeur financier, Marty Chavez, a dit que la banque était "prudemment optimiste" quant au maintien des facteurs ayant contribué à la performance du premier trimestre.

Le plan destiné à augmenter le revenu en attirant de nouveaux clients et en élargissant la gamme de produits et de services devrait fournir un soutien supplémentaire aux résultats de Goldman Sachs, a-t-il ajouté.

Goldman Sachs a affiché un rendement des fonds propres de 15,4% au premier trimestre. Les analystes réclament généralement un rendement d'au moins 10%.

(Avec la contribution de Sweta Singh à Bangalore, Bertrand Boucey pour le service français, édité Benoît Van Overstraeten)

par Aparajita Saxena