Paris (Agefi-Dow Jones)--Il n'est pas interdit d'être habile. En mariant deux symboles, Davos et Versailles, l'un d'hier et l'autre d'aujourd'hui, et leurs pouvoirs de résonnance médiatique, Emmanuel Macron a suscité une attente rare dans le monde des affaires international. Bien que tenu à huis-clos, le Sommet ne doit pas décevoir.

Tout a été mis en œuvre pour cela : 140 représentants de grandes entreprises venus de tous les continents convergent en ce moment même vers le château du Roi Soleil, porteurs de bonnes nouvelles pour nombre d'entre eux : cinq projets d'investissement majeurs et plus d'une dizaine d'autres significatifs sont espérés, notamment dans le domaine industriel.

Surtout, les ors et les fastes du Grand Siècle serviront de cadre à l'annonce des ultimes mesures d'attractivité destinées à positionner la France dans la perspective du Brexit. Si la finance sera représentée parmi d'autres secteurs à Versailles, ses grosses pointures présentes, comme Jamie Dimon et Lloyd Blankfein, goûteront l'annonce prévue par le Premier ministre d'un nouveau dispositif de baisse des charges patronales réservée aux cadres impatriés.

Même temporaire, il viendra utilement contrebalancer un avantage allemand signalé en matière de coût du travail très qualifié.

Autre annonce probable, celle des contours de la nouvelle chambre de justice spécialisée dans les contentieux internationaux, près la cour d'appel de Paris. Les débats y auront lieu en anglais, quitte à bousculer l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose, depuis 1539, la tenue des débats judiciaires en français.

Après tout, si les mânes de Louis XIV seront omniprésents à ce Sommet sans pareil, pourquoi ne pas convoquer aussi celles de François 1er ?

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: VLV

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