New York (awp/afp) - L'action du conglomérat industriel General Electric poursuivait sa chute mercredi à Wall Street en dépit des indications données par son PDG la veille laissant entendre qu'un démembrement du groupe pourrait être envisagé pour en augmenter la valeur.

Vers 17h10 GMT, GE perdait 4,70% à 17,35 dollars après avoir déjà clôturé sur une chute de 2,93% la veille. Sur les douze derniers mois, GE, jadis l'un des fleurons de Wall Street, s'est effondrée de 43% alors que dans le même temps l'indice boursier DJIA, dont le titre fait partie, a progressé de plus de 30%. Sa capitalisation boursière n'atteint plus que 150 milliards de dollars alors qu'elle dépassait les 500 milliards au début des années 2000.

Le conglomérat industriel avait annoncé mardi qu'il va devoir inscrire une charge exceptionnelle de 6,2 milliards de dollars liée à son activité d'assurance alors qu'il est déjà engagé dans un processus de restructuration de ses activités sur trois secteurs, à savoir l'aéronautique, les équipements et matériels de santé et l'énergie (GE Power) dont le français Alstom fait partie depuis 2014.

Tout en ayant cédé la plus grande partie de ses activités dans la finance après la crise de 2008, GE est encore confronté à des "legacy costs" hérités notamment de contrats d'assurance santé vendus dans les années 1990 et 2000.

Son PDG, John Flannery, a évoqué mardi lors d'une conférence téléphonique avec des analystes la possibilité de démembrer le groupe pour tenter de reconstituer sa valeur pour ses actionnaires.

Il a notamment cité les exemples de Synchrony et de Baker Hughes. Synchrony, la filiale bancaire du groupe, avait été introduite en Bourse comme une unité séparée en 2014. GE avait annoncé en novembre qu'il pourrait aussi donner d'ici l'an prochain son autonomie à Baker Hughes (ingénierie et services pétroliers).

"Le vrai coeur de cette approche c'est de s'assurer que toutes ses activités pourront prospérer dans les décennies à venir et qu'elles auront la structure capitalistique et les ressources pour investir", avait-t-il ajouté.

Dans une note, la banque Goldman Sachs a estimé que les différentes parties du conglomérat pourraient effectivement dégager davantage de valeur que sous sa structure actuelle, évaluant notamment à 16,50 dollars par action la seule valeur des activités industrielles, soit presque autant que la valeur de l'action du groupe mercredi.

Goldman Sachs a toutefois abaissé de 19 à 18 dollars son objectif à un an sur le titre.

L'agence de notation financière Standard and Poor's avait indiqué mardi après l'annonce de GE de nouvelles charges que cela ne devrait pas avoir d'impact dans l'immédiat sur la note du groupe, qu'elle avait abaissée à "A" début décembre.

afp/rp