New York (awp/afp) - Une bataille se dessinait lundi entre les milliardaires américains Warren Buffett et Paul Singer pour le rachat d'une entreprise texane de transport et distribution d'électricité desservant environ 10 millions de personnes après que le second a contesté une offre faite par le premier.

Vendredi, Berkshire Hathaway, holding de M. Buffett, a annoncé être parvenue à un accord pour acheter Energy Future Holdings (EFH), anciennement baptisé TXU, dont le joyau est l'électricien texan Oncor.

Le groupe doit verser en tout 9 milliards de dollars pour le contrôle de 80% du capital, ce qui valorise EFH à 18 milliards de dollars si on inclut la dette.

Lundi, coup de tonnerre: Elliott Management, le fonds de M. Singer, créancier d'EFH, estime dans une série de documents rendus publics que l'offre de M. Buffett n'est pas très intéressante pour les actionnaires et va en conséquence faire une contre-proposition.

Le fonds d'investissement veut s'associer à une partie tierce et proposer quelque 9,3 milliards de dollars en espèces, pour une valorisation de l'entreprise totale à 18,5 milliards de dollars, soit 500 millions de plus que Berkshire Hathaway.

"Nous sommes favorables à une transaction avec Berkshire ou toute autre partie qui soumettra une offre dont la valeur pour les actionnaires sera supérieure à celle proposée par Elliott. (Mais nous) craignons que la transaction (annoncée par) Berkshire ne soit pas de celles-là", écrit Elliott dans une lettre adressée au conseil d'administration d'EHF datée du 5 juillet.

Elliott disposerait d'un levier important car toute opération stratégique effectuée par EHF doit au préalable être acceptée par ses créanciers pour être validée par le juge des faillites.

EFH avait été racheté par les fonds TPG, KKR et le fonds de capital investissement de la banque Goldman Sachs pour 45 milliards de dollars dette comprise en 2007, en plein âge d'or des acquisitions par endettement ou effet de levier (LBO).

Ces fonds pariaient alors sur une hausse des prix du gaz naturel, secteur dans lequel EFH était bien ancré. Mais sous l'effet du boom du gaz de schiste aux Etats-Unis, les prix ont chuté.

Croulant sous la dette, le groupe s'est placé sous la loi de la protection des faillites en 2014. Oncor avait toutefois été épargné par le dépôt de bilan.

D'autres groupes se sont déjà intéressés à Oncor sans que leur proposition ne se concrétise. Une offre de 18,4 milliards de dollars déposée par NextEra Energy, une entreprise basée en Floride, a notamment été considérée en avril par les régulateurs de l'Etat du Texas comme n'étant "pas dans l'intérêt du public".

afp/rp