30 novembre (Reuters) - L'action Goldman Sachs Group a atteint mercredi à Wall Street son niveau le plus élevé depuis la crise financière, le titre continuant de tirer profit comme le reste du secteur bancaire de l'élection de Donald Trump.

A 220,77 dollars, l'action a touché en séance un niveau inédit depuis décembre 2007. Vers 18h10 GMT, elle conserve un gain de 3,13% à 218,39 dollars, apportant la plus forte contribution à l'indice Dow Jones qui a lui-même signé un nouveau record à 19.225 points.

La banque d'affaires de Wall Street, comme d'autres sociétés du secteur, a vu son cours de Bourse s'envoler après la victoire de Donald Trump à l'élection du 8 novembre aux Etats-Unis. Les investisseurs s'attendent à ce que les banques profitent de la hausse des taux d'intérêt et d'une réglementation plus souple sous la présidence du républicain.

Ces dernières années, les actions des banques ont été largement considérées comme des valeurs défensives et non de croissance. Les réglementations adoptées après la crise financière de 2008 ont obligé bon nombre d'établissements à renforcer leurs fonds propres, ce qui a nui à leur rendement.

Depuis l'élection de Donald Trump, l'indice bancaire KBW Nasdaq Bank a bondi de 11%, surperformant le Dow Jones, plus large, qui n'a progressé que de 4%.

Deutsche Bank a relevé mardi son objectif de cours pour Goldman Sachs à 255 dollars contre 180 dollars auparavant, misant sur le fait qu'une économie plus forte doperait les activités des banques, notamment dans les services de conseil en fusions et acquisitions, les marchés des capitaux et le trading.

Tout le monde ne partage pas cependant cette vision optimiste. Instinet, filiale de Nomura, a réduit mardi sa recommandation sur la banque d'"acheter" à "neutre", arguant que l'effet Trump pourrait être déjà intégré dans les cours.

"Nous voyons une hausse limitée pour Goldman (...) et nous nous attendons à ce que l'action soit à la traîne, car l'euphorie liée à la victoire de Trump commence déjà à s'estomper et les investisseurs deviennent plus sélectifs ", écrit dans une note Steven Chubak, analyste à Instinet. (Olivia Oran et Sinead Carew; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Deutsche Bank AG, Goldman Sachs Group Inc