Le Dow Jones a gagné 68,35 points, soit 0,36%, à 19.191,93 points, assez pour signer une clôture record mais sans atteindre son pic absolu de 19.225 inscrit la veille.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 7,73 points ou 0,35% à 2.191,08 et le Nasdaq Composite a chuté de 72,57 points (1,36%) à 5.251,11.

Sur le marché pétrolier, le cours du Brent a encore gagné 4% au lendemain d'un bond de près de 9%, toujours porté par l'annonce d'un accord sur une réduction de la production de l'Opep auquel s'associera la Russie, premier producteur mondial de brut.

Chevron, composante du Dow Jones, a gagné 1,55% et l'indice S&P 500 de l'énergie a avancé de 0,27%.

Les financières ont aussi été recherchées dans la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale le mois prochain, pour la première fois depuis un an -- une possibilité que les traders situent désormais à 91% et qui a été confortée par les indicateurs économiques du jour.

Goldman Sachs notamment a pris 3,35%, contribuant à hauteur de 50 points à la hausse du Dow Jones et portant son avance à plus de 24% depuis la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle du 8 novembre.

L'indice S&P du secteur a gagné 1,66%, sa meilleure séance en trois semaines, pour un gain total de 12,3% depuis le 8 novembre.

A l'inverse, les technologiques, secteur le moins performant depuis l'élection de Trump avec un recul de 3%, ont de nouveau été à la traîne et leur indice sectoriel S&P a perdu 2,29%, sa plus forte baisse depuis le 24 juin au lendemain du référendum britannique sur le Brexit.

Facebook a lâché 2,80% et Alphabet 1,49% alors que Canaccord Genuity a réduit son objectif de cours pour les deux valeurs.

Microsoft a reculé de 1,76% et Apple de 0,93%, affecté par des informations suggérant une décélération de la demande pour le nouvel iPhone 7.

"On continue d'assister à des rotations en dehors de valeurs qui avaient bien performé les dernières années", note Michael Scanlon, directeur général de Manulife Asset Management.

Les fabricants de puces ont été spécialement attaqués et leur indice Soxx de la Bourse de Philadelphie, en hausse de 64% sur les 14 derniers mois, a chuté de 4,85%.

FORD ET GM EN VUE

Les valeurs des services aux collectivités et de l'immobilier, pénalisées par la hausse des taux longs, ont aussi souffert avec des baisses respectives de 0,90% et 1,56% de leurs indices sectoriels.

Parmi les valeurs individuelles, Ford et General Motors ont gagné respectivement 3,93% et 5,50% après l'annonce de ventes en hausse en novembre.

A la baisse, le distributeur Dollar General a lâché 4,97%, l'une des plus forte pertes du S&P-500, après l'annonce d'un tassement inattendu de ses ventes trimestrielles.

Après les rotations sectorielles qui ont suivi l'élection de Donald Trump, les indicateurs économiques reviennent sur le devant de la scène à moins de deux semaines de la prochaine réunion de la Fed.

Le secteur manufacturier a enregistré en novembre sa plus forte croissance depuis cinq mois grâce à une accélération des entrées de commandes et de la production, selon la dernière enquête de l'institut ISM.

Les inscriptions au chômage ont en revanche augmenté plus que prévu la semaine dernière mais sans remettre en cause la tendance au renforcement du marché du travail, que devrait confirmer vendredi le rapport mensuel du gouvernement sur les créations d'emplois.

Les économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne 175.000 créations de postes en novembre après les 161.000 annoncées pour octobre, avec un taux de chômage stable à 4,9%.

Les volumes sont restés élevés avec 9,13 milliards de titres qui ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 7,96 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur les autres marchés, le dollar s'est replié après un faste mois de novembre qui l'a vu s'apprécier de 3,1% face à un panier de devises. L'euro remontait vers les 1,0660 dollar en fin de séance, en hausse de 0,70%, ayant accentué son avance après l'annonce par le président français François Hollande qu'il ne briguerait pas un second mandat.

Avec la hausse des cours du pétrole et les anticipations d'un regain d'inflation, le mouvement vendeur s'est poursuivi sur le marché obligataire et le rendement de l'obligation américaine à 10 ans, évoluant inversement par rapport au prix, a atteint un pic depuis 18 mois à 2,492%.

L'or, qui a perdu 8% en novembre, sa plus forte baisse mensuelle en trois ans, s'est stabilisé autour de 1.170 dollars après avoir touché en séance un plus bas de 10 mois de 1.160.

(avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Chuck Mikolajczak