BRUXELLES, 23 septembre (Reuters) - Google, objet d'une enquête de la Commission européenne pour abus présumé de position dominante de son moteur de recherche, pourrait subir de nouvelles investigations concernant le reste de ses services à la suite de plusieurs plaintes, a déclaré mardi le commissaire européen à la Concurrence.

Joaquin Almunia a ajouté que cela signifiait que le dossier Google pourrait s'avérer plus important encore que celui de Microsoft, qui s'est trouvé embarqué dans une bataille qui a durée une dizaine d'années avec la Commission européenne et qui lui a valu plus de 2,2 milliards d'euros d'amendes.

"Nous avons reçu des plaintes évoquant un éventuel détournement du trafic internet vers les services de Google qui ne sont pas des services de recherche, ce qui représente une troisième enquête possible concernant Google", a déclaré Joaquin Almunia lors d'une audition au Parlement européen.

En réaction à ces déclarations, le porte-parole de Google Al Verney a dit: "Nous continuons à travailler avec la Commission européenne pour répondre à (ses) préoccupations."

Joaquin Almunia, dont le mandat à la Commission arrive à échéance fin octobre, n'a pas donné plus de précisions, ni indiqué s'il lancerait une nouvelle enquête ou en laisserait le soin à Margrethe Vestager qui lui succédera.

En juin, il avait indiqué que les éditeurs européens, un opérateur télécom, une association de sociétés d'images et de librairies de photos, ainsi qu'une plateforme de publicité, s'étaient plaintes que Google avait profité de sa position dominante pour promouvoir son propre réseau social Google+ et son site de vidéos en ligne YouTube.

Il a également évoqué à nouveau l'éventualité d'une enquête concernant le système d'exploitation pour smartphones Android, qui fait lui aussi l'objet de plusieurs plaintes.

Il y a deux semaines, Almunia a dit qu'il ne serait pas en mesure de boucler l'enquête sur le moteur de recherche de Google, qui dure depuis quatre ans, à la suite de nouvelles études et arguments de plaignants tels que Microsoft. (Foo Yun Chee, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : Microsoft Corporation, Google Inc