Paris (awp/afp) - Le groupe Eurotunnel, qui exploite le tunnel sous la Manche, a enregistré au premier semestre une baisse de 10,3% de son chiffre d'affaires, liée à l'arrêt de sa filiale maritime MyFerryLink, qui a toutefois dopé le bénéfice, et à la baisse de la livre, qui l'a incité à abaisser ses objectifs d'Ebitda.

Le chiffre d'affaires sur six mois s'est établi à 581,8 millions d'euros, a précisé Eurotunnel dans un communiqué. L'an dernier à la même période, il s'élevait à 648,8 millions.

Les trois quarts de cette baisse s'expliquent par l'arrêt de MyFerryLink au second semestre 2015. Le solde résulte de l'affaiblissement de la livre sterling, dont le cours moyen face à l'euro avait déjà reculé avant le référendum sur le Brexit fin juin.

A taux de changes constant, l'activité ressort en hausse de 2%, ce qui permet à Eurotunnel d'afficher un "treizième semestre consécutif de croissance".

Cette variation de devises "a une incidence comptable, mais n'a pas d'incidence économique", a affirmé Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel, devant plusieurs journalistes.

L'effet sur la rentabilité est néanmoins sensible: l'Ebitda (excédent brut d'exploitation) baisse ainsi de 1,3% à 248,7 millions d'euros, mais apparaît en hausse de 3,6% à changes constants.

Le groupe, qui "n'attend pas d'impact significatif (...) à court terme" du Brexit, a tout de même intégré le déclin de la livre à ses objectifs d'Ebitda, révisés à la baisse, de 560 à 535 millions d'euros pour 2016, et de 605 à 579 millions pour 2017.

Le bénéfice net a progressé de 53% à 59,8 millions d'euros. Eurotunnel profite paradoxalement de l'abandon de MyFerryLink, grâce à la location de ses navires à d'autres transporteurs. Sans cette manne nouvelle, le résultat net serait lui aussi en baisse.

afp/al