Une publication semestrielle mitigée pour Eurotunnel. Tandis que le bénéfice net de l'opérateur du tunnel sous la Manche a presque doublé à 60 millions d'euros, profitant des 22 millions de la cession du segment maritime MyFerryLink, l'Ebitda a de son côté accusé une baisse de 2% (+4% à taux de changes constants) à 249 millions contre un consensus de 253 millions d'euros. Sur le semestre, le chiffre d'affaires d'Eurotunnel a lui aussi été inférieur aux attentes. L'activité a ainsi progressé de 2% à 582 millions contre 591 millions attendus, pénalisée par la chute de 4% du réseau ferroviaire.

En effet, Europorte, le plus gros client d'Eurotunnel, a subi l'impact des grève SNCF en France au mois de juin et l'augmentation de la taxe carbone au Royaume-Uni, ce qui a entraîné une baisse des activité de transport de charbon. Le groupe rappelle que le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel courant restent caractérisés par une saisonnalité forte sur l'année.

En Bourse, le titre Eurotunnel cède 1,03% à 9,722 euros. Outre ces résultats légèrement inférieurs aux attentes, les investisseurs ont mal accueilli l'abaissement des objectifs annuels du groupe en raison de l'incertitude post-Brexit et d'un contexte international déjà marqué par des risques géopolitiques. Ainsi, le groupe prévoit désormais, à taux de change recalculés sur la base du premier semestre, un Ebitda 2016 de 535 millions d'euros contre une première estimation de 560 millions. De même, l'Ebitda 2017 est réduit à 579 millions contre 605 millions précédemment (hors cession MyFerryLink).

Toutefois, le PDG du groupe Jacques Gounon s'est voulu confiant ce matin en indiquant que l'activité semestrielle n'avait pas été impactée par le Brexit. 

Selon une source de marché, Oddo reste à l'Achat avec un objectif de cours de 13 euros sur le titre soulignant la capacité du groupe à faire progresser ses résultats dans un environnement difficile.