Symbole du lien (ferroviaire) entre l'Europe et le Royaume-Uni, Eurotunnel s'effondre de 14,23% à 10,03 euros. L'alliance a été rompue brutalement ce matin, les britanniques ayant voté à 51,6% pour le Brexit. Cette sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne inquiète les investisseurs qui y voient des conséquences néfastes pour le groupe ferroviaire dont sa principale activité est de proposer des navettes entre le Royaume-Uni et la France. Pourtant, le PDG s'est voulu rassurant en confirmant les objectifs annuels du groupe.

Dans son communiqué publié quelques minutes après l'annonce du camp Brexit sorti vainqueur, Eurotunnel s'est dit serein sur la réalisation de ses objectifs. Pour l'opérateur transmanche, une baisse de la livre sterling ferait baisser le montant de la dette du groupe dans cette monnaie, augmenterait les coûts des concurrents maritimes et pourrait soutenir les exportations britanniques, ce qui compenserait les éventuels effets négatifs.

Un discours optimiste qui ne rassure pas les investisseurs pour l'instant. Ces derniers redoutent une "circulation" des britanniques compromise au sein de l'Union Européenne et une chute du pouvoir d'achat face à une devise britannique affaiblie. Ce qui aura pour effet direct la baisse du trafic du Shuttle...

Dans une note récente, Kepler Cheuvreux expliquait que le groupe est fortement tributaire de la livre sterling et de l'économie britannique. De son côté, Société Générale relevait l'impact de l'évolution du cours du pétrole sur le groupe, soulignant qu'Eurotunnel avait surpris le marché en réduisant ses objectifs d'Ebitda 2016 à 560 millions d'euros, alors que le consensus attendait 591 millions d'euros.