Groupe LDLC chute de 6,8% à 19,34 euros, renouant avec son plus bas niveau de l'année, après avoir fait état d'une baisse plus forte que prévu de ses résultats au premier semestre 2017/2018. Sur la période allant d'avril à septembre, le distributeur de matériel électronique a presque divisé par deux son bénéfice net, à 2,5 millions d'euros contre 4,6 millions un an plus tôt. Son Ebitda a reculé de son côté de 34,6% pour atteindre 6,6 millions d'euros, soit une marge de 3,7% du chiffre d'affaires (-0,8 point). Ce dernier a atteint 215 millions d'euros, en repli de 2,7%.

Ces performances sont décevantes à tous les niveaux, soulignent Gilbert Dupont et Oddo BHF. Le premier visait un Ebitda de 7,3 millions d'euros tandis que le second visait 7,6 millions.

Avec cette publication, Groupe LDLC confirme les deux difficultés auxquelles il est confronté depuis plusieurs trimestres maintenant. D'abord, l'inflation des prix des mémoires (+200% en un an) pèse sur son chiffre d'affaires. Comme toujours dans ces cas-là, les distributeurs sont confrontés à un dilemme : s'ils répercutent ces hausses de leurs fournitures sur leurs prix de vente, les clients risquent d'aller voir ailleurs pour leur matériel. Dans le cas contraire, s'ils maintiennent des prix bas malgré l'inflation des coûts initiaux, c'est leur rentabilité qui risque de souffrir.

Dans le cas de Groupe LDLC, l'évolution de la marge brute, qui a progressé au premier semestre, tend à prouver que le groupe se montre discipliné dans son approche des prix, sans doute en renégociant avec ses fournisseurs et en déployant les synergies avec Matériel.net récemment acquis.

Toutefois, cela ne suffit pas pour préserver sa marge d'Ebitda en raison du deuxième facteur qui ressort de la publication des résultats : les investissements restent importants. Tout à la mise en place d'un groupe de distribution multicanal, Groupe LDLC a continué à investir dans ses systèmes d'information et ses plateformes informatiques ainsi que dans le développement de son réseau de franchisés.

Et dans ce domaine, le distributeur n'a pas l'intention de lever le pied puisqu'il a annoncé pour le deuxième semestre une accélération du rythme d'ouvertures des franchises et des magasins en propre avec 6 à 8 magasins qui devraient ouvrir leurs portes sur la période. Certes, ces nouveaux magasins vont soutenir la croissance des ventes de Groupe LDLC. Pourtant, le groupe se refuse toujours à donner des perspectives chiffrées pour l'ensemble de son exercice 2017/2018.

Il s'est contenté de confirmer ses cibles à l'horizon 2021 - un milliard d'euros de chiffre d'affaires avec un EBITDA de l'ordre de 5,5% à 6% du chiffre d'affaires - mais certains analystes avaient averti dès la précédente publication qu'ils seraient sans doute difficiles à atteindre.