"Un secteur que vous appréciez est celui des casinos. Pourquoi ?
Il semble y avoir de nouveau de l’intérêt sur le secteur des casinos. Il y a eu un début difficile avec l’introduction ratée de la participation dans Lucien Barrière d’Accor. Finalement une solution a été trouvée à travers la holding Fimalac. 160 millions d’euros ont été versés au mois de janvier pour acheter 34% du groupe Lucien Barrière. Ils envisagent de monter à 40%. Cet investissement traduit le fait que nous sommes à un point bas du secteur.

L’intérêt pour le secteur se constate également selon vous par le biais de la hausse importante de l’action Partouche depuis le début de l’année...
Le titre a connu de nombreuses difficultés. En premier lieu, la crise économique. Ensuite, nous avons eu l’interdiction de fumer dans les casinos. Enfin, la libéralisation du jeu on line a également été un élément défavorable.
Par ailleurs, une pression fiscale, par une augmentation de la CSG a joué un rôle.

Le marché a l’impression que toutes ces mauvaises nouvelles sont derrière nous.
Nous allons renouer avec la reprise économique. L’effet cigarette est terminé. L’effet jeu on line bénéficie également à Partouche. Même si la division on line du groupe subit encore des pertes, pour autant il est possible de lutter à armes égales avec des sociétés qui faisaient des paris en ligne depuis l’étranger.
Le titre bénéficie par ailleurs de son positionnement sur un marché très réglementé où la concurrence n’est pas importante.

Le titre progresse de près de 46% depuis début janvier.

Les investisseurs ont beaucoup reproché à Partouche son endettement ?
Depuis de longs mois le bilan du groupe était sous pression. On s’acheminait vers des cessions forcées qui n’étaient pas de nature à favoriser le redémarrage du groupe.
Une société d’investissement a décidé de rentrer dans le capital de Partouche, Butler Capital Partners. Ce dernier va en avril prochain garantir une augmentation de capital permettant au groupe de recevoir 30 millions d’euros. Cette participation à un prix intéressant de deux euros par titre est justifiée par la recherche des retours sur investissement forts et rapides, à un horizon de 4 à 6 ans.

Le cours de bourse aurait dû baisser suite à l’annonce de cette augmentation de capital dilutive. Au contraire, il a progressé.
Les investisseurs ont considéré qu’avec l’arrivée de cet argent frais, les difficultés de bilan de Partouche s’éloignaient. L’idée étant que le groupe allait véritablement à nouveau connaitre un retour à meilleure fortune sur son compte d’exploitation.

A quoi serviront concrètement les fonds levés ?
Cet argent va être utilisé pour aider au développement des casinos, de la Ciota, de la grande Motte alors que l’on était dans une logique de devoir réduire le périmètre.
Cet argent va également conduire à une baisse du ratio d’endettement.
Vous escomptez donc une reprise boursière ?
Nous sommes sur un point bas. Cet argent va changer le profil et destresser la valeur. Les effets sont destinés à être très positifs à chaque nouveau résultat.

Nous ne ferons pas face à un long fleuve tranquille ?

Le titre entre dans l’univers des penny stocks sujets à de fortes volatilités. Le secteur est très sensible à toute dégradation de l’activité économique. Or nous ne sommes que dans un rebond fragile de l’économie.
Nous sommes dans un monde où la pression fiscale va s’accroitre. Pour financer notamment la dépendance, l’augmentation de la CSG à laquelle les casinos sont assujettis, peut être une mauvaise nouvelle.

L’horizon est moins obscur, mais l’investissement dans le titre reste un investissement spéculatif, d’appoint, qui peut s’avérer très rémunérateur si l’on a rapidement une amélioration du compte de résultat. A priori on s’oriente vers ce schéma pour 2011. C’est ce que pensent un certain nombre d’analystes, d’Oddo ou de Gilbert Dupont.

Quel serait le point d’entrée ?
Une entrée à 3 euros est un peu tard. Il serait plus intéressant d’attendre des prises de bénéfices après le brillant parcours depuis le début de l’année. Je pense qu’une entrée à 2,3-2,4% d’ici avril constituerait une bonne opportunité d’entrée.
L’objectif serait d’abord un retour vers les 3 euros et à un horizon de 12 à 18 moins tabler sur un cours à 4 euros ou plus.

Quelle a été l’évolution de votre exposition sur le titre ?
Je me suis renforcé sur le titre en janvier 2011, à 2,20 euros. Je me suis récemment allégé à 2,90. Je suis devenu à nouveau acheteur à 2,40.

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