Cette holding regroupant les enseignes Tati, Giga Store et Fabio Lucci a été mise en vente en février par le groupe Eram.

"Parmi les sept offres de reprise que nous avons reçues, six ne sont que partielles, il faut donc passer par une procédure de redressement judiciaire, seul moyen de protéger les actifs qui ne seront pas vendus", a indiqué Michel Rességuier.

Le directeur général d'Agora a dit espérer pouvoir présenter des offres fermes aux représentants du personnel à la mi-mai.

Les sept offres, dont celles des groupes Gifi, Stokomani et Foir'fouille, sont toutes assorties de conditions suspensives. "Les discussions sont en cours pour lever ces conditions et aboutir à une offre ferme", a précisé Michel Rességuier.

Pionnier du discount textile en France, Tati est en perte de vitesse depuis plusieurs années, dans un marché qui recule depuis la crise de 2008.

Il souffre en outre de la concurrence de Kiabi, numéro un français de l'habillement appartenant au groupe Mulliez, ainsi que de H&M, Zara et, plus récemment, des offres à très bas prix de l'irlandais Primark.

Les comptes d'Agora, qui emploie 1.720 personnes et détient 145 magasins (dont 120 enseignes Tati), ont continué à se dégrader en 2016, accusant une perte d'Ebitda de plus de 60 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 345 millions d'euros. L'entreprise n'a pas de dettes bancaires, sa créance ayant été effacée par son actionnaire.

L'enseigne Tati, créée par Jules Ouaki en 1948 et reconnaissable à son imprimé vichy rose et blanc, avait déjà fait l'objet d'un mandat de vente en 2015, qui n'avait pas abouti.

Le groupe Eram, fondé en 1927 par Albert-René Biotteau, reste aujourd'hui contrôlé par la famille fondatrice.

(Pascale Denis, édité par Myriam Rivet)

Valeurs citées dans l'article : H & M Hennes & Mauritz AB, Inditex SA