Netflix a ainsi aidé le S&P-500 et le Nasdaq Composite, tandis que le Dow Jones a subi le contrecoup de résultats de Johnson & Johnson et de Procter & Gamble mal accueillis mais il est parvenu à finir la journée en étant pratiquement étale.

Netflix a enregistré au quatrième trimestre une croissance du nombre de ses abonnés internationaux plus forte que prévu, profitant notamment de la diffusion de productions originales telles que "The Crown" et "Stranger Things".

L'action a inscrit un record de 257,71 dollars et a franchi les 100 milliards de dollars de capitalisation boursière pour terminer mardi sur un gain de pratiquement 10%.

Les autres valeurs faisant partie de la cohorte "FAANG" - soit Facebook, Apple, Amazon et Google, filiale d'Alphabet - ont également fini en hausse.

L'indice Dow Jones a cédé 3,79 points (0,01%) à 26.210,81 points. Le S&P-500, plus large, a pris 6,16 points (0,22%) à 2.389,13 points. Le Nasdaq Composite a gagné 52,26 points, soit 0,71%, à 7.460,29 points.

"A aucun moment durant cette reprise on a eu une telle conjonction: l'économie va bien, toutes les économies du monde vont bien et rien ne montre qu'on ait un réel problème d'inflation ou de taux d'intérêt qui justifierait un changement des valorisations", commente Jim Paulsen (The Leuthold Group).

Mais, ajoute-t-il, à mesure que le rally se poursuit, des difficultés se manifestent qui pourrait valoir une correction.

Le S&P-500 a connu 396 séances sans avoir subi de correction de 5%, selon LPL Financial, ce qui est un record.

L'EFFET DU DÉCRET PRÉSIDENTIEL

Johnson & Johnson a annoncé mardi une perte nette au quatrième trimestre due à une charge exceptionnelle de 13,6 milliards liée à la réforme fiscale récemment adoptée aux Etats-Unis, qui l'a décidé à rapatrier immédiatement des milliards de dollars.

La sanction du marché est un recul de 4,26%, plus forte perte de l'indice Dow Jones.

Procter & Gamble a rendu public mardi un bénéfice et un chiffre d'affaires meilleurs que prévu pour son deuxième trimestre clos fin décembre mais les investisseurs ont surtout retenu une baisse de sa marge brute.

L'action laisse 3,1%.

Face à ces deux poids lourds, l'assureur Travelers Cos est venu limiter les dégâts pour le Dow Jones en publiant des résultats trimestriels supérieurs aux attentes des analystes, grâce à une hausse de ses primes dans tous ses segments d'activité, qui ont permis à l'action de décrocher un gain de près de 5%, le plus élevé du jour pour l'indice boursier.

La croissance des bénéfices trimestriels des sociétés composant le S&P-500 est projetée à 12,4%, selon des données de Thomson Reuters. Sur les 68 qui ont déjà publié leurs comptes, 76,5% ont dépassé le consensus.

Parmi elles, Verizon Communications a fait état mardi d'une hausse de son bénéfice trimestriel, gonflé par les effets de la réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis et par la progression du nombre d'abonnés à ses forfaits téléphoniques.

L'action a cédé 0,43%.

Donald Trump a signé mardi un décret présidentiel instaurant un relèvement considérable des tarifs douaniers sur les lave-linge et les panneaux solaires, donnant ainsi un coup de pouce à Whirlpool - qui a salué la nouvelle en gagnant 3,2% - au risque de plomber le secteur des énergies renouvelables aux Etats-Unis.

Les spécialistes du solaire Real Goods Solar et Sunworks ont avancé de 33 et de 10,7% respectivement.

Ailleurs, les fabricants de jouets Mattel et Hasbro ont flambé de 10,4% et de 4,1% respectivement, sans qu'il soit possible d'en déceler un motif probant.

Tous deux ont à plusieurs reprises discuté alliance par le passé mais rien n'en est jamais sorti. Reuters rapportait en novembre qu'Hasbro, numéro deux du jouet aux Etats-Unis, avait proposé à Mattel, le numéro un, de le racheter mais que ce dernier lui avait opposé une fin de non recevoir.

Le volume a totalisé 6,78 milliards de titres échangés, plus que la moyenne de 6,38 milliards des 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar a touché face à un panier de devises de référence un plus bas de trois ans, victime de la montée de l'euro, porté par un indicateur de confiance des ménages supérieur aux attentes.

L'indice du dollar perdait 0,35% à 90,087, après avoir touché 90,063, au plus bas depuis décembre 2014. L'euro gagnait 0,29% à 1,2295 dollar.

Les cambistes attendent la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, toujours à l'affût d'indices sur son évolution.

Le décret présidentiel sur les importations de lave-linge et de panneaux solaires a lui aussi contribué au ton baissier du billet vert.

Les rendements des Treasuries ont fléchi dans des échanges peu fournis, de concert avec ceux de leurs homologues japonais, la Banque du Japon (BoJ) ayant décidé de ne pas modifier ses objectifs de taux et ne semblant pas vouloir en finir avec une politique monétaire ultra-accommodante.

Le rendement du 10 ans a ainsi connu son premier recul en cinq séances, tandis que celui du 30 ans est tombé à un plus bas d'une semaine.

par Sruthi Shankar et Chuck Mikolajczak