Les Etats-Unis auront décidément donné du fil à retordre aux groupes de communication français au troisième trimestre. Après Publicis la semaine dernière, c'est Havas (-2,05% à 7,273 euros) qui a souligné hier soir la faiblesse de cette zone où il a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de 1,2% à 190 millions d'euros. Havas a non seulement été confronté à une base de comparaison défavorable mais aussi à la fin du contrat avec Draftkings qui s’est vu dans l’obligation de cesser la promotion de ses jeux d’argent en ligne.

Ce contrat avait représenté 9 millions d'euros au troisième trimestre 2015 soit 4,7% de croissance organique aux Etats-Unis.

La dégradation des conditions de marché d'Havas en Amérique du nord a certes été compensée par le dynamisme de l'Europe. Tirée par la France, l'Espagne ou encore l'Italie, la croissance organique du groupe dans cette zone s'est élevée à 7,7% au troisième trimestre. Néanmoins, le rééquilibrage n'a pas été suffisant compte tenu des attentes du marché : la croissance organique globale d'Havas s'est élevée à 2% alors que le consensus la donnait à 2,5%. A 537 millions d'euros, le chiffre d'affaires dépasse légèrement les anticipations des analystes qui tablaient sur 534,2 millions.

Si ces performances ont laissé les investisseurs sur leur faim, elles n'expliquent pas à elles seules la baisse du titre Havas aujourd'hui. Les analystes mettent en effet en avant les déclarations du management lors de la conférence de presse : ce dernier a en effet abaissé sa prévision de croissance organique pour cette année à 2,5%/3% contre 3/4% précédemment tout en préservant son estimation de marge. Le consensus, actuellement de 3,3%, devrait par conséquent être revu à la baisse, préviennent plusieurs analystes ce matin.

Pour justifier ce regain de prudence, Havas a mis en cause le risque politique en Europe du Sud (Espagne et Italie notamment) alors même que les Etats-Unis pourraient se montrer plus dynamiques.