Heineken progresse de 1,75% à 60,47 euros à la Bourse d'Amsterdam sur fond de spéculation concernant la consolidation du secteur de la bière. Le brasseur néerlandais a annoncé dimanche avoir repoussé une offre de rachat de son concurrent britannique SABMiller, sans toutefois en préciser le montant. La famille fondatrice, qui détient un peu plus de 50% de l'entreprise via sa holding de contrôle, entend protéger l'héritage et l'identité de Heineken en tant que compagnie indépendante.

La famille Heineken et la direction de la société se sont dit convaincues que l'entreprise continuera à produire de la croissance et de la valeur pour ses actionnaires.

Dans une note publiée ce matin, Credit Suisse estime que cette approche de SABMiller confirme sa prévision d'un nouveau mouvement de consolidation du secteur. Selon le courtier, l'attaque de SABMiller pourrait faire partie d'une stratégie visant à se mettre à l'abri d'une OPA potentielle de son rival Anheuser-Busch InBev, le numéro un mondial de la bière.

Si le bureau d'études pense que SABMiller devrait continuer à créer de la valeur en restant seul, il estime que le brasseur nord américain Molson Coors constitue une nouvelle cible. Toutefois, la fusion avec Heineken aurait été également une bonne opération, précise-t-il. En effet, la marque est réputée, bien exposée aux marchés émergents et le potentiel de réduction des coûts est élevé.

Deuxième brasseur mondial, derrière Heineken, SABMiller est pénalisé à l'image du reste du secteur, par l'atonie des marchés en Europe et Amérique du Nord. Il mise donc sur les marchés émergents pour soutenir ses ventes en dépit de la faiblesse des taux de change.

Kepler Cheuvreux a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 65 euros sur Heineken. Le broker, qui n'est pas surpris par la réponse négative de la famille fondatrice, souligne que le renforcement de la présence du groupe dans les émergents opéré ces dernières années constitue son principal levier d'amélioration de sa rentabilité.