Le groupe néerlandais a vu ses bénéfices progresser dans toutes ses régions à l'exception de l'Afrique mais a subi un rétrécissement de ses marges aux Etats-Unis.

Il prévoit une accélération de la croissance de ses ventes au deuxième semestre mais a maintenu ses prévisions d'une croissance du chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice, à un rythme toutefois inférieur à celui enregistré en 2014.

Vers 10h10 GMT, le titre Heineken s'adjuge 5,03% à 75,35 euros, plus forte hausse de l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 index.

Pour Trevor Stirling, de Bernstein Securities, les annonces du brasseur néerlandais, quoique contrastées, sont globalement positives. "Une pression sur les marges en Afrique et aux Amériques, mais de bons (chiffres) en Europe centrale et orientale et occidentale, par rapport à une période de référence solide", résume-t-il.

Sa recommandation sur le titre est à "surperformance" et il considère qu'Heineken dispose d'un potentiel de progression sur les marchés émergents alors qu'à l'inverse, selon lui, les avancées sur ces marchés des deux principaux acteurs du secteur AB InBev et SABMiller sont déjà prises en compte dans leur valorisation.

Heineken, plus concentré sur le Sud-Est asiatique, est également moins exposé que ses deux concurrents à la Chine, où la croissance économique ralentit.

Le brasseur néerlandais a enregistré ses meilleures performances en Asie-Pacifique, avec une croissance à deux chiffres au Vietnam grâce à la marque Tiger, puis dans les Amériques, notamment au Mexique.

Avec des brasseries de la Mongolie jusqu'en Nouvelle-Zélande, l'Asie-Pacifique représente 20% du bénéfice d'exploitation de Heineken.

En Europe, où il est le numéro un du marché, les ventes ont baissé en volume du fait notamment de comparatifs défavorables avec 2014, année de Coupe du monde de football, mais le groupe a pu faire passer des hausses de prix ou convaincre des acheteurs de monter en gamme.

Le ralentissement observé dans des pays comme la Grande-Bretagne et la Grèce a contrebalancé les progrès enregistrés en Espagne et en Pologne.

L'Afrique a été le point faible avec notamment des pressions sur les marges au Nigeria ou encore un ralentissement de la consommation en Egypte, où le tourisme a chuté.

Globalement, le groupe a dégagé un bénéfice d'exploitation consolidé, hors éléments exceptionnels, de 1,55 milliard d'euros, en hausse de 3,4% à périmètre comparable. Dix analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un résultat à 1,53 milliard d'euros.

Outre une progression de son chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'année, Heineken table sur une amélioration de 40 points de base de sa marge opérationnelle sur le moyen terme.

(Véronique Tison et Myriam Rivet pour le service français)

par Philip Blenkinsop