Hermès International a signé un nouveau sommet historique à 546 euros en séance à la Bourse de Paris le 3 mai, après la publication ce matin de ventes plus élevées que prévu au premier trimestre 2018. Malgré une base de comparaison ardue, le sellier a encore déjoué les pronostics en maintenant une croissance organique à deux chiffres, +10,8%, pour 1,39 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Après seulement 2 baisses au cours des 29 dernières séances (!), l’action se traite au-dessus de l’objectif de cours le plus optimiste de la place, fixé à 530 euros par Oddo BHF. Il y a désormais un écart de 100 euros entre l’objectif moyen de 446,62 euros des 18 analystes qui suivent le dossier et le niveau actuel, ce qui est vertigineux.

"La valorisation stratosphérique du groupe devient difficile à justifier"

« Le principal atout d’Hermès reste la régularité de la croissance bien visible dans cette dernière performance séquentielle, tant dans l’équilibre des progressions observées par zones géographiques que dans les tendances affichées par métiers », explique le bureau d’études Invest Securities. Beau, mais trop cher, comme l’analysent de nombreux spécialistes. Invest Securities abonde : « la valorisation stratosphérique du groupe devient difficile à justifier par les critères classiques même en intégrant dans les méthodes d’actualisation des flux une insensibilité au cycle à la mesure d’une offre produits qui continue de contingenter la demande sur les articles les plus emblématiques ». Une très bonne synthèse de la problématique des analystes vis-à-vis de ce dossier. En utilisant notre Market Screener, il apparaît clairement dans le tableau de gauche ci-dessous que l’entreprise est un roc en matière de rentabilité, de visibilité et de solidité financière. En revanche, plusieurs autres indicateurs sont absolument inclassables. Le graphique de droite permet de situer Hermès par rapport à la moyenne des entreprises françaises et à celle de son secteur.
 

Hermès, le haut de gamme de la rentabilité et de la visibilité, mais une valorisation hors standards
 
 
 
 
Nous l’avons déjà écrit plusieurs fois ici, le luxe est un secteur clef pour l’économie française. Son poids dans les indices est de plus en plus marqué. Hermès ne fait pas partie du CAC40 à cause d’une liquidité trop faible, mais le dossier, avec plus de 57 milliards d’euros de capitalisation, est la neuvième entreprise cotée française sur ce paramètre. LMVH (148,5 milliards d’euros, 1er) et Kering (61,4 milliards d’euros, 7ème) font en revanche partie de l’indice phare et ne cessent d’y grossir.