Le cimentier, qui ne prévoit pas de difficultés avec les autorités de la concurrence sur sa fusion avec son concurrent suisse, table toujours sur une hausse de 2 à 5% de la demande mondiale de ciment en 2014 et compte ramener sa dette nette à moins de neuf milliards d'euros d'ici la fin de l'année.

"Dans plusieurs marchés qui ont connu des années difficiles, on note (...) des éléments positifs et des tendances positives", a déclaré Bruno Lafont, PDG du cimentier français, au cours d'une téléconférence de presse.

Il a cité la Pologne, la Grande-Bretagne et la Grèce, mais a observé qu'en France, les volumes étaient orientés à la baisse avec une faiblesse persistante de l'activité construction.

"Si les émergents restent la première source de croissance (...) le ton nous semble, concernant l'Europe, légèrement plus optimiste qu'auparavant", commente Aurel BGC dans une note.

Après avoir ouvert en baisse, l'action Lafarge gagnait 0,58% à 62,22 euros vers 11h00. Depuis le début de l'année, le titre a pris 14% environ, après un gain de près de 13% sur l'ensemble de 2013.

Pour réduire son endettement, tombé à la fin du premier semestre à 10,1 milliards d'euros, contre 11,2 milliards un an plus tôt (-10%), Lafarge a sécurisé depuis le début de l'année 1,1 milliard d'euros de cessions.

INFORMATIONS AUX PARTIES INTÉRESSÉES

Ces cessions sont distinctes de celles qui sont envisagées dans le cadre du rapprochement avec Holcim, que les deux groupes espèrent conclure d'ici la fin du premier semestre 2015 et dont ils attendent 1,4 milliard d'euros de synergies en année pleine.

"Dans les jours qui viennent, nos banquiers vont fournir des informations à l'ensemble des parties intéressées, et ces informations sont le début d'un processus naturel de cessions", a poursuivi Bruno Lafont.

Les deux groupes ont dressé début juillet une liste de 3,5 milliards d'euros de cessions, surtout en Europe, pour faciliter l'approbation de leur fusion par le régulateur. Holcim a dit lundi que ces actifs avaient suscité plus de 100 marques d'intérêt.

"Les discussions avec les autorités antitrust se déroulent de manière constructive et nous ne nous attendons pas à ce que ces discussions créent des difficultés pour le calendrier prévu", a dit de son côté Jean-Jacques Gauthier, directeur financier de Lafarge, lors d'une conférence avec les analystes.

Les cessions pour réduire la dette ont pour leur part eu un effet de périmètre négatif sur les ventes de la première partie de l'année. Les effets de change ont également pesé pour -7% au deuxième trimestre, donnant au total une baisse de 5% du chiffre d'affaires sur cette période.

Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires ressort en repli de 4% à six milliards d'euros. Sur une base comparable, il est en hausse de 6%.

"Le second semestre va se comparer à un second semestre 2013 ou les monnaies étaient déjà dévaluées, donc l'impact de change sera beaucoup plus faible, sauf si nous avions d'autres dévaluations très importantes", a ajouté Bruno Lafont. "Mais pour le moment nous avons une anticipation de changes beaucoup plus stable à partir du 2e semestre 2014."

(Edité par Pascale Denis)

par Gilles Guillaume et Natalie Huet

Valeurs citées dans l'article : LAFARGE, Holcim Ltd