Le conglomérat japonais en difficulté a mis en vente sa division de mémoires, valorisée dans une fourchette de 17 à 18 milliards de dollars (14,3 à 15,1 milliards d'euros), pour couvrir les pertes liées à Westinghouse, sa filiale nucléaire américaine qui a déposé son bilan.

Les relations entre Western Digital et Toshiba se sont rapidement dégradées après que ce dernier a envisagé d'autres offres de rachat que celle de son partenaire.

S'il n'est pas possible de déterminer dans l'immédiat les conséquences de ce courrier sur l'évolution des relations entre les deux groupes, ils ont cependant accepté mi-août de surmonter leur différend et d'entrer dans le vif du sujet.

Ils ne sont pas parvenu à trouver un accord avant la fin du mois d'août comme cela avait été prévu et Toshiba a dit jeudi qu'il continuerait les discussions avec le consortium emmené par Western digital comme avec les autres prétendants, dont un consortium constitué sous l'égide de Bain Capital et un autre sous celle de Foxconn.

"Je ne suis pas de nature procédurière, je n'ai jamais traîné personne en justice", écrit Steve Milligan, le directeur général de Western Digital dans un courrier que Reuters a pu consulter.

"Je comprends que le litige et les différends en cours aient provoqué un mécontentement significatif de la part de certains au sein de Toshiba. Cela est regrettable et je suis profondément désolé des sentiments que cela a créé", ajoute-t-il.

Toshiba n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce courrier. Une représentante de Western Digital a dit ne pas pouvoir faire de commentaires dans l'immédiat.

Milligan a aussi cherché dans ce courrier à rassurer son homologue de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, sur la volonté de l'entreprise américaine de répondre aux préoccupations d'Apple, un des principaux clients de la division mémoires de Toshiba, en cas de rachat de cette dernière par Western Digital.

Apple a rejoint un consortium emmené par Bain Capital qui a fait une offre concurrente à celle de Western Digital pour la division mémoires de Toshiba, ont dit des sources au fait du dossier.

D'après d'autres sources proches du dossier, Apple craint de voir sa capacité de négocier les prix réduite si Toshiba, numéro deux mondial des mémoires NAND, parvenait à un accord avec Western Digital, numéro trois du secteur.

Dans son courrier, Milligan précise que Western Digital a seulement proposé de détenir des obligations convertibles de la filiale de mémoires Toshiba Memory Corp (TMC) et n'aurait ni droits de vote, ni sièges au conseil d'administration.

"De plus Western Digital n'aura pas la possibilité d'interférer dans la gestion ou les activités de TMC et nous n'avons ni attentes ni désirs qu'il en aille autrement", poursuit-il. "Nous sommes tout à fait persuadés qu'Apple comprendra cette structure qui le rassurera", a-t-il ajouté, proposant que les deux parties rencontrent Apple.

Tout retard dans la conclusion d'un accord sur la filiale mémoires peut permettre à Samsung Electronics de conforter son avance dans les nouvelles puces 3D, un risque auquel Milligan fait référence en soulignant que les divergenced avec Toshiba "se résument à un très petit nombre de questions en suspens."

Il a proposé d'abandonner toutes les poursuites lancées par Western Digital contre Toshiba si un accord était trouvé.

"Comme vous le savez, le temps joue contre nous", a-t-il prévenu. "Les seuls à bénéficier de la prolongation de notre différend sont les concurrents de nos co-entreprises."

(Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Makiko Yamazaki