Hong Kong (awp/afp) - La banque HSBC a annoncé jeudi une chute de 19,5% de son bénéfice net au premier trimestre, des résultats toutefois jugés positifs après une année 2016 difficile.

La banque, dont le siège est à Londres mais qui est active à travers le monde et en particulier en Asie, tente depuis deux ans de remonter la pente, avec des mesures de réduction des coûts comprenant la disparition de dizaines de milliers d'emplois.

Le géant bancaire a dégagé un résultat net de 3,13 milliards de dollars, contre 3,89 milliards au premier trimestre 2016.

HSBC fait aussi état d'un recul sur un an de 19% de son bénéfice avant impôt, à 4,96 milliards de dollars.

Elle explique notamment cette baisse par une modification de la comptabilité de la juste valeur de sa dette.

HSBC souligne parallèlement avoir dégagé un bénéfice avant impôt ajusté -- qui exclut les éléments exceptionnels -- en hausse de 12%, à 5,94 milliards de dollars. Ce chiffre dépasse les prévisions d'analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg News, qui tablaient sur 5,3 milliards de dollars.

"C'est une bonne série de résultats", a commenté le directeur général du groupe, Stuart Gulliver, dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong.

La banque souligne avoir bénéficié d'un programme de rachats d'actions portant sur un milliard de dollars ainsi que de progrès réalisés dans ses mesures de restrictions des coûts.

Après ces résultats, l'action HSBC prenait 1,71% à la Bourse de Hong Kong dans les échanges de l'après-midi.

- 'Sur les rails' -

"Ils ont nettoyé pas mal de choses mauvaises entre le dernier trimestre de l'année dernière et ce trimestre-ci", a souligné Jackson Wong, analyste chez Huarong International Securities, pour qui ces résultats sont globalement positifs.

"Tout a l'air plutôt pas mal, même les réductions de coûts sont sur les rails".

Ébranlée par les scandales et des résultats financiers décevants, HSBC avait annoncé en 2015 qu'elle se séparait de près de 50.000 employés dans le cadre d'un plan de restructuration planétaire, incluant la vente de ses activités au Brésil et en Turquie.

Cette cure d'amaigrissement visait à libérer des moyens afin de lui permettre de s'ancrer davantage en Asie.

Mais en 2016, le bénéfice net d'HSBC a plongé de 90% sur un an à cause d'une énorme dépréciation de son activité de banque privée en Europe, alors que le géant de la finance doit transférer un millier d'emplois de Londres à Paris sur fond de Brexit.

Dans cette activité, le groupe a déploré une dépréciation de 3,2 milliards de dollars liée à sa filiale Safra Republic Holdings achetée en 1999.

HSBC a subi en outre une perte de plus d'un milliard après la vente de son activité au Brésil.

M. Gulliver a annoncé jeudi la poursuite en 2017 des efforts de restructuration annoncés deux ans plus tôt.

"Notre programme de réduction des coûts est dans les clous pour atteindre l'objectif de réduction annoncé lors de nos résultats annuels", a-t-il dit.

Il s'agit de la première publication de résultats depuis l'annonce par le géant bancaire de la nomination d'un nouveau président.

L'homme d'affaires britannique Mark Tucker, actuellement PDG de l'assureur asiatique AIA, succèdera à Douglas Flint en octobre. M. Tucker présidera aux efforts du groupe pour trouver un nouveau directeur général après le départ de M. Gulliver prévu en 2018.

MM. Flint et Gulliver ont dirigé HSBC depuis 2010, une période marquée par les suites de la crise financière internationale ainsi que par les scandales.

afp/rp