Francfort (awp/afp) - La Banque centrale européenne a pressé mardi les banques britanniques et internationales de déposer leur demande d'agrément pour continuer à opérer dans l'Union européenne après le "Brexit", selon un document publié sur son site.

"Cela prend d'ordinaire six mois" en vue d'obtenir une licence bancaire et "peut-être moins quand il s'agit d'étendre une licence existante", a dit mardi la BCE. "Quoi qu'il arrive, une décision doit être prise dans les 12 mois suivant le dépôt de la demande", ajoute-t-elle.

Alors que les candidatures seront examinées au fur et à mesure de leur soumission, la BCE recommande aux banques de "planifier en conséquence, afin d'être certaine d'obtenir (la) licence à temps", selon le texte publié par l'institution monétaire.

Fin mars, le gouvernement britannique de Theresa May a lancé le divorce avec l'Union européenne (UE), lequel aura des implications majeures dans le domaine des services financiers.

Londres et l'UE disposent à présent de deux ans pour boucler les négociations de sortie.

En cas de "Brexit hard", les banques basées au Royaume-Uni perdront leur passeport financier leur permettant de proposer leurs services à des clients des 27 autres pays de l'UE. Afin de pouvoir continuer à le faire, elles devront obtenir une nouvelle licence ou demander à étendre le champ de celle en vigueur.

La BCE ne participe pas aux négociations politiques en vue du Brexit. Mais en tant que superviseur des banques de la zone euro, elle entend anticiper les impacts sur le secteur financier.

Le régulateur au sein de la BCE organisera à cet effet le 4 mai un séminaire destiné à informer les banques des règles à respecter pour obtenir une licence bancaire en Europe. Francfort a identifié une quarantaine de banques internationales possédant des entités en zone euro, d'autres vendant simplement leurs services sans avoir une base fixe en Europe.

Comme elle l'a déjà dit à maintes reprises, la BCE prévient qu'elle n'acceptera pas de coquilles vides, contrôlées à distance depuis Londres.

Parmi les banques ayant fait état de leur plan, le britannique HSBC prévoit de déplacer un millier d'emplois à Paris et le suisse UBS envisage aussi de déménager un nombre similaire de personnes.

afp/rp