Pékin (awp/afp) - Le constructeur automobile étatique chinois BAIC va cesser d'ici 2025 la production sous ses propres marques de voitures seulement équipées d'un moteur à combustion, a-t-il annoncé, à l'heure où Pékin entend doper les ventes de véhicules électriques et hybrides à coups de quotas.

"Notre objectif est d'arrêter d'ici 2020 les ventes de voitures à essence traditionnelles sous nos propres marques dans la ville de Pékin, puis de stopper la production et la vente (de ces véhicules) dans tout le pays d'ici 2025", a annoncé au cours du week-end Xu Heyi, président du groupe public, cinquième constructeur chinois.

S'exprimant lors d'un forum, il a ensuite assuré que le groupe prendrait "des mesures concrètes pour le développement durable et vert" du secteur automobile, selon des propos rapportés mardi par l'agence étatique Chine nouvelle.

Le gouvernement chinois avait annoncé en septembre, sans fournir de précisions, préparer "un calendrier" vers "une interdiction" de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles: un pari titanesque pour le premier marché automobile mondial.

Dès 2019, tous les constructeurs automobiles en Chine seront soumis à d'ambitieux quotas de ventes de "véhicules à énergie nouvelle" calculés selon un système complexe de crédits.

SOLIDE DEMANDE DE VÉHICULES PROPRES

Cette perspective a électrisé le marché des véhicules propres, poussant les constructeurs étrangers à contracter de nouvelles coentreprises dans le pays pour muscler drastiquement leur offre de voitures électriques et hybrides.

Outre les véhicules produits par BAIC sous ses marques, il est également associé dans des coentreprises avec le sud-coréen Hyundai et l'allemand Daimler, produisant des voitures sous les marques de ces deux constructeurs.

Mais le calendrier annoncé par M. Xu ne s'appliquerait pas à cette partie de sa production. Contacté par l'AFP, BAIC s'est refusé à divulguer d'autres précisions.

Daimler s'est notamment déjà associé à BYD, le spécialiste chinois de la voiture électrique.

Parmi les autres constructeurs, Volkswagen et ses partenaires locaux ont annoncé leur intention d'investir plus de 10 milliards d'euros en Chine d'ici 2025 pour le développement de véhicules verts.

L'américain Ford, de son côté, s'est associé au chinois Zotye Auto, promettant un investissement conjoint de 650 millions d'euros sur le même créneau, promettant de lancer d'ici 2025 quinze nouveaux modèles partiellement ou entièrement électriques.

Sur les 2,7 millions de véhicules vendus en Chine en octobre, ceux "à énergie nouvelle" ne représentaient qu'une goutte d'eau (91'000 unités), mais leurs ventes ont doublé sur un an, suggérant une robustesse de la demande en dépit d'une forte baisse des subventions incitatives accordées par Pékin.

afp/ol