Tout en soulignant que les investisseurs ne croient visiblement pas à une aggravation de la crise catalane - l'Ibex a rebondi, le taux à 10 ans espagnol est reparti à la baisse - Daniel Gerino, président et directeur de la gestion de Carlton Sélection, met en garde.

Cette crise "ne fait que raviver le risque politique qui avait reculé en Europe après l'élection d'Emmanuel Macron en mai dernier. En Autriche, l'extrême-droite est aux portes du pouvoir et pourrait intégrer la prochaine coalition gouvernementale. Les Européens doivent, par conséquent, rester vigilants en ne laissant pas les vieux démons du nationalisme prendre le dessus et saborder tous les efforts consentis depuis soixante ans pour édifier une Europe unie", prévient-il.

Pour lui, c'est bien l'unité de l'Union européenne toute entière qui est en jeu dans le fait de laisser ou non prospérer des mouvements sécessionnistes. "Face aux grands défis économiques, sociaux ou écologiques à relever au 21ème siècle, l'objectif des Européens devrait être de renforcer leur unité afin d'y apporter des réponses communes. Or, cette unité européenne, nécessaire pour rivaliser avec les grands Etats continentaux que sont les Etats-Unis, la Chine, voire l'Inde ou le Brésil, doit reposer sur des Etats stables et unis", assure Daniel Gerino.