Iliad chute de 6,03% à 185,3 euros, signant la plus forte baisse du marché SRD, après la publication de résultats inférieurs aux attentes en raison d'une contreperformance dans le fixe. En 2017, la maison-mère de Free n'a enregistré qu'une croissance de 0,5% de son bénéfice net, à 405 millions d'euros. Ce dernier intègre toutefois 76 millions d'euros de contribution exceptionnelle d'impôt sur les sociétés mise en place par le gouvernement en fin d'année 2017. Ajusté de cet élément, le bénéfice net récurrent d'Iliad a augmenté de 19,3% à 480,3 millions.

Mais plus que l'évolution du bénéfice net, pénalisée par cet aléa fiscal, ce sont bien les performances opérationnelles de l'opérateur qui font frémir les investisseurs. L'Ebitda annuel d'Iliad est ainsi ressorti à 1,77 milliard d'euros, certes en croissance de 6% mais néanmoins sous le consensus qui le donnait à plus d'1,8 milliard.

Cette progression est entièrement à mettre au crédit de l'activité mobile de Free, précise l'opérateur. Les forfaits du groupe continuent donc à rester très compétitifs par rapport à ceux de ses concurrents, grâce notamment aux investissements réalisés par Iliad dans son réseau ces dernières années. En ayant ses propres antennes, le groupe fait au passage l'économie de redevances qu'il devait payer pour la location de créneaux à ses concurrents. De plus, Iliad a une fois encore indiqué que son mix d'abonnés s'est amélioré, ce qui signifie que les forfaits les plus chers, qui offrent la 4G en illimité, comptent désormais plus de clients que les offres à 2 euros.

A contrario, la déception est forte concernant la performance d'Iliad dans le fixe. Sa rentabilité y a été pénalisée par des éléments exceptionnels - hausse du coût de dégroupage, lancement des nouvelles offres avec Canal+, préparation de l'arrivée en Italie notamment - mais pas seulement. La maison-mère de Free est en effet confrontée à une forte concurrence sur le fixe, en provenance notamment de Bouygues Telecom. Selon les termes d'Oddo BHF, le marché du fixe est en cours de "bipolarisation" entre un segment ADSL où les places sont chères et un segment fibre (FTTH) plus "immunisé en prix et rentable".

Mais pour se faire une place au soleil de la fibre, Iliad doit maintenir une enveloppe d'investissements élevée : après 1,48 milliard d'euros en 2017, le groupe prévoit de dépenser 1,4 à 1,5 milliard d'euros cette année en France. Iliad a beau avoir ajouté à ses perspectives l'objectif d'une hausse de sa marge d'Ebitda en France cette année, les investisseurs restent sur leurs gardes.