L'indicateur des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de février, qui tombera à 12h30 GMT, soit une heure avant l'ouverture à New York, sera étudié soigneusement dans un contexte de crainte d'une accélération de l'inflation qui conduirait la Réserve fédérale (Fed) à durcir sa politique monétaire.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,33% à 5.294,2 points à 11h25 GMT. Le Dax allemand (-0,07%) et le FTSE britannique (-0,18%) sont quasiment inchangés.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est quasi stable, l'EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,14% mais le Stoxx 600 abandonne 0,06%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse modérée mais les statistiques mensuelles des prix à la consommation (CPI) pourraient changer la donne.

La médiane des estimations des économistes interrogés par Reuters donne un chiffre de 1,8% en rythme annuel pour l'indice d'inflation de base "core CPI", comme en janvier.

L'OCDE RELÈVE SES PRÉVISIONS

Les marchés bénéficient encore d'une croissance forte associée à une inflation contenue, le cocktail idéal pour les actifs risqués, mais les investisseurs redoutent de voir les prix se réveiller.

La bonne santé de l'économie mondiale a été confirmée mardi par l'OCDE, qui a relevé ses prévisions en soulignant toutefois qu'une escalade protectionniste pourrait nuire à des perspectives qui restent favorables.

L'interventionnisme de Donald Trump sur le front économique a été illustré lundi par le veto qu'il a opposé au projet de rachat par le fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom de son compatriote Qualcomm pour des motifs de sécurité nationale.

La politique monétaire continue parallèlement de préoccuper les investisseurs, qui s'attendent à ce que la Fed relève ses taux la semaine prochaine. Le scénario intégrant jusqu'à quatre hausses cette année, qu'ils privilégiaient, a été remis en question par l'annonce vendredi d'une croissance plus faible qu'attendu des salaires aux Etats-Unis le mois dernier.

Les chiffres des prix à la consommation sont donc susceptibles de faire réagir le dollar et les rendements obligataires américains. Le taux des Treasuries à 10 ans est retombé mardi vers 2,88%, à comparer à un pic à 2,957% le 21 février.

Le dollar reprend quant à lui quelques couleurs (+0,14%) face à un panier de devises de référence après un repli de 0,3% sur les deux séances précédentes.

ILIAD SOUFFRE

Aux valeurs, le groupe de télécoms Iliad chute de 7,2%, l'une des plus fortes baisses en Europe, les investisseurs s'inquiétant de la baisse de la rentabilité de la maison mère de Free dans la téléphonie fixe.

Le réassureur allemand Hannover Re est lui aussi sanctionné (-3,83%) après des résultats annuels moins bons que prévu.

A la baisse également, Veolia (-2,06%) se traîne en bas du CAC 40 après l'annonce du placement de sa participation de 4,6% par le fonds souverain du Qatar.

A la hausse, le groupe énergétique allemand E.ON bondit de 4,57% après avoir indiqué que le projet de démantèlement d'Innogy (-0,65%) allait soutenir ses profits dans les prochaines années.

Le groupe sud-africain Steinhoff, propriétaire notamment de l'enseigne Conforama en France, gagne 0,54% en réaction à l'annonce d'un projet de réduction de sa participation dans KAP afin de faire face à sa crise de liquidités.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut regagnent un peu de terrain mais restent sous pression face à la vigueur de la production américaine.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal