Imerys a réalisé en 2015 un résultat net part du groupe de 68,4 millions d'euros contre 271,6 millions en 2014. Le résultat opérationnel courant a progressé de 8,8% à 538,1 millions. La marge opérationnelle est ressortie à 13,2%. Le chiffre d'affaires a grimpé de 10,8% à 4,09 milliards d'euros. Dans un contexte de recul marqué du marché des proppants céramiques aux Etats-Unis, le groupe a procédé à un ajustement comptable de la valeur des actifs au sein de la division Solutions pour l'Exploitation Pétrolière correspondant à une dépréciation nette de 209 millions d'euros.

La perspective de reprise de cette activité à court terme, qui était encore envisageable en début d'année, s'est en effet éloignée depuis le second semestre. Ces éléments non récurrents, sans impact sur la trésorerie, n'affectent pas la solidité du bilan du groupe

Le conseil d'administration proposera à l'Assemblée Générale du 4 mai 2016, le versement d'un dividende de 1,75 euro par action, correspondant à une hausse de 6,1 % par rapport à celui payé en 2015, soit un montant total distribué estimé à 139 millions d'euros représentant 40,6 % du résultat courant net, part du groupe. Cette proposition traduit la confiance du conseil dans le potentiel de développement du groupe. La mise en paiement interviendrait à compter du 12 mai 2016.

En termes de perspectives, Imerys dit disposer de réels atouts pour faire face à un environnement macroéconomique qui reste très incertain. Ainsi, le groupe bénéficiera non seulement de la contribution en année pleine de S&B, mais également de la poursuite de la dynamique des projets d'innovation et des nouveaux développements. Le groupe continuera, par ailleurs, à gérer ses coûts avec rigueur, et à adapter son dispositif industriel à l'évolution des marchés.



AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader mondial des minéraux industriels, intervenant dans les solutions pour l’énergie et spécialités (35 % des ventes), les céramiques (31 % des ventes), la filtration et additifs de performance (18 %)et les minéraux de haute résistance (16 %) ;
- Diversification équilibrée des débouchés et des marchés géographiques (45% du CA en Europe de l’Ouest, 26 % dans les pays émergents, 24 % en Amérique du nord et 5 % au Japon-Australie) ;
- Croissance tirée par l’innovation et la R&D, les produits nouveaux représentant 12 % des ventes en 2014 ;
- Importantes réserves de minéraux rares et de très bonne qualité (ex : kaolin) ;
- Innovation au cœur de la stratégie avec notamment un fond dédié géré par le top management ;
- Sélectivité dans la croissance externe, comme en témoigne l’abandon de l’OPA sur Amcol au profit de S&B, leader européen de la bentonite.

Les points faibles de la valeur
- Exposition à certains marchés cycliques (sidérurgie et construction) ;
- Croissance affaiblie en Chine et Brésil ;
- Marges de la division céramique toujours plus élevées que celles des 3 autres divisions (20 % contre 12 %) ;
- Incertitudes des investisseurs sur les perspectives de croissance des proppants, produits en céramique (drivers de la croissance à moyen terme, avec un objectif de 150 M€ de ventes à fin 2016) et sur les retombées des investissements aux Etats-Unis dans la fracturation hydraulique pour gaz de schiste ;
- Dégradation de l’endettement ;
- Structure de coûts fixes importante : fort effet de levier de la hausse des volumes sur le résultat opérationnel et inversement.

Comment suivre la valeur
- Valorisation liée à l’évolution des changes, du prix de l'énergie, et plus particulièrement à celui du gaz ;
- Effets sur le bénéfice 2015 de l’intégration de S&B et de l’activité PCC rachetée à Solvay ;
- Attente pour 2015 d’une adaptation du dispositif industriel, d’un allègement de la structure de coûts, d’acquisitions et de la poursuite des projets d’innovation ;
- Flottant et liquidité limités, Belgian Securities, holding des familles Desmarais et Frère, détenant 53,6 % des actions, devant la famille Kyriakopoulos fondatrice de Blue Crest, et devant la famille fondatrice de S&B (4,4 %).

Construction - Matériaux
Avec la tenue de la conférence sur le climat (COP21) en décembre 2015 à Paris, les fabricants de matériaux de construction, parmi les industries les plus polluantes au monde, ont affiché leurs efforts pour réduire leur empreinte énergétique. L’industrie représente environ 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Composant essentiel du béton, le ciment est l'un des matériaux les plus utilisés au monde mais aussi l'un des plus gros émetteurs de CO2 : environ 0,6 à 0,9 tonne émise pour 1 tonne de produit. Ainsi, selon une ONG, l’an passé, le cimentier français Lafarge,  qui a fusionné avec le suisse Holcim, a émis 93,3 millions de tonnes de GES soit le double du pétrolier Total. C’est surtout la consommation d'énergie et la transformation du calcaire en chaux qui ont un impact environnemental fort.