Le propriétaire de l'enseigne Zara a déclaré que sa clientèle appréciait ses nouveaux produits, tels que ses robes à motifs et broderies et ses manteaux en velours côtelé.

Malgré le raffermissement de l'euro face aux devises de certains marchés importants pour le groupe, comme le rouble russe et la livre turque, Inditex a vu son bénéfice net s'élever à 1,41 milliard d'euros sur les six mois à fin juillet, conformément aux attentes des analystes, sur un chiffre d'affaires en hausse de 3% à 12 milliards d'euros.

Le groupe espagnol, contrôlé par Amanci Ortega, l'une des plus grandes fortunes d'Europe, est particulièrement sensible aux taux de changes: la plupart de ses vêtements sont fabriqués dans la zone euro pour pouvoir s'adapter rapidement aux changements de mode mais plus de la moitié de ses ventes sont réalisées en dehors.

"Les effets de changes sont très fortement défavorables à Inditex en ce moment", dit Anne Critchlow, de Société générale, qui a une recommandation à l'"achat" sur le titre.

Inditex, également propriétaire des marques haut de gamme Massimo Dutti et de sous-vêtements Oysho, a en outre fait état d'une hausse de sa marge brute de 4% sur un an au premier semestre et a dit tabler sur une amélioration de 50 points de base de cette mesure de sa rentabilité au second semestre.

Les analystes s'attendent néanmoins à une sixième année consécutive de baisse de la marge d'exploitation en 2018 en raison des effets de change négatifs.

CONCURRENCE DES DISTRIBUTEURS EN LIGNE

Certains pensent notamment qu'Inditex a entrepris de réduire ses prix afin de rester compétitif alors que ses concurrents adoptent son modèle lui permettant de renouveler rapidement ses collections pour s'adapter aux goûts de la clientèle. Le groupe espagnol doit en outre faire face à de nouveaux acteurs en pleine croissance sur internet, tels que le britannique Boohoo.com, qui n'ont pas à supporter le coût financier de magasins en dur et renouvellent continuellement leur offre.

Les investisseurs saluent cependant les prévisions de chiffre d'affaires et de marge pour le second semestre. Le titre gagne 2,39% à 09h45 GMT en Bourse de Madrid, plus forte hausse de l'indice de la zone euro EuroStoxx 50, quasiment stable au même moment (+0,06%).

"La direction anticipe une croissance des ventes à périmètre comparable comprise entre 4% et 6% au second semestre 2018", a annoncé Inditex, sans pour autant fournir de chiffres sur son activité durant les six premières semaines du trimestre en cours, contrairement à ses habitudes.

Le titre Inditex a perdu 12% depuis le début de l'année et a chuté en août lorsque Morgan Stanley a réduit son objectif de cours, passant à "sous-pondérer" pour la première fois depuis 17 ans.

Morgan Stanley a alors expliqué que le groupe arrivait à maturité après des années de rapide expansion, devenait de plus en plus sensible aux effets de change et subissait la concurrence croissante des distributeurs en ligne.

(Catherine Mallebay-Vacqueur et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sonya Dowsett