Paris (awp/afp) - Le fabricant français de solutions de paiement Ingenico a annoncé l'acquisition d'une société suédoise spécialisée dans les solution de paiement électronique et en a profité pour rassurer les marchés après la mauvaise passe traversée aux Etats-Unis.

Le groupe doit publier ses résultats mercredi 26 juillet, mais il a en partie devancé l'appel, en publiant notamment un chiffre d'affaires en hausse de 8% au premier semestre, à 1,22 milliard d'euros. La croissance organique (à périmètre et taux de changes constants) a atteint 5%.

Ces chiffres "sont conformes à nos attentes", a relevé la directrice financière Nathalie Lomon lors d'une conférence d'analystes.

Ingenico salue en particulier le retour d'une croissance organique positive au deuxième trimestre en Amérique du Nord, un marché particulièrement difficile depuis quelque temps.

Ingenico avait été particulièrement affecté l'an dernier par une "baisse soudaine et temporaire du marché aux Etats-Unis, notamment du fait d'un changement de la réglementation EMV" (le standard international des cartes à puces), qui l'avait amené à abaisser ses prévisions à court terme et à abandonner ses objectifs chiffrés à moyen terme.

Le chiffre d'affaires du premier semestre s'élève à 832 millions d'euros pour les terminaux de paiement et 390 millions d'euros pour les services de paiement, en hausse de respectivement 3% et 11% en données comparables.

Le groupe a achevé la mise en place d'une nouvelle organisation centrée sur ses clients, autour d'un pôle "Banques et Acquéreurs", destiné à la gestion des paiements, et d'un pôle "Retail", avec les terminaux et services de paiement des commerçants. Le chiffre d'affaires du premier a progressé de 10% au premier semestre (+7% en organique), à 706 millions d'euros, et celui du second de 5% (+3% en organique) à 516 millions.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'Ingenico est stable à 244 millions d'euros sur le semestre, ce qui fait baisser la marge brute de 1,5 point sur un an, à 20%.

Pour l'ensemble de 2017, le groupe a confirmé ses prévisions --qui dataient de février-- d'une légère hausse de sa marge brute (Ebitda) par rapport à 2016 (20,6%) et d'une croissance organique de l'ordre de 7%.

- "Un fournisseur complet de service de paiement"

Ingenico a parallèlement annoncé l'achat au fonds Nordic Capital de la société suédoise Bambora, spécialisée dans les services de paiement électronique tout compris aux PME, pour 1,5 milliard d'euros.

"L'acquisition de Bambora s'inscrit complètement dans notre stratégie (...) de faire évoluer Ingenico d'un simple fabricant de logiciels en un fournisseur complet de services de paiement", a commenté le PDG Philippe Lazare.

L'opération doit être finalisée d'ici la fin de l'année, selon le groupe français. Elle sera intégralement financée par la trésorerie existante et des financements bancaires, et le ratio d'endettement restera inférieur à 3 fois l'Ebitda, ce qui laisse à Ingenico "la flexibilité nécessaire pour réaliser des opérations de croissance externe dans l'avenir".

Basée à Stockholm, Bambora emploie environ 700 personnes, et est décrite comme "une société en forte croissance" qui a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires brut de 202 millions d'euros.

Son acquisition va notamment permettre à Ingenico de renforcer ses positions dans les pays nordiques, en Amérique du Nord et en Australie.

L'opération doit permettre une accélération de la croissance organique de 1 à 2 points par an dès 2018, a encore noté Ingenico, dont le patron se félicite d'avoir ainsi un nouvel "outil dans (sa) boîte à outil pour faire face efficacement à (ses) concurrents".

Marque de confiance selon lui, les actuels dirigeants de la société suédoise vont travailler au "développement de Bambora au sein du groupe" et réinvestir "une part importante de leurs gains" en actions Ingenico.

Les investisseurs ont apprécié ces nouvelles: à 10H40 (08H40 GMT), le titre gagnait 7,26% à 88,50 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,53%.

Même si "cette transaction se fait sur des niveaux de valorisation élevés", le courtier Gilbert Dupont estime que ceux-ci "pourraient se justifier par la forte croissance attendue au cours des années à venir et le montant important de synergies anticipées par le groupe", soit environ 30 millions en années pleine d'ici trois ans.

afp/rp